Nouvelle traduction d'une fic de Colie que j'avais commencé il y a fort longtemps et que j'ai retrouvé sur le PC cet aprem.
mail Colie :
Colie@freenet.deEnjoy the SilenceTout ce que j'ai toujours voulu, tout ce dont j'ai toujours eu besoin,
Est ici, dans mes bras.
Les mots ne sont pas du tout nécessaires,
Ils peuvent seulement faire du mal.
[Depeche Mode, “Enjoy the Silence”]* * * * * *
C'est drôle comment parfois les décisions sont prises dans un battement de cœur. Des décisions qui ont été irrésolues durant des semaines, des mois, des années même. Ce n'était pas facile, pas du tout. Aucune décision ne l'était jamais avec eux. Mais, en définitive, c'était bien. Et tout ce que ça a prit fut un regard. Une connexion d'yeux et d'âmes. Subitement, c'était clair que ça allait arriver. Elle le savait. Il le savait. Et ça allait se produire ce soir.
Ils étaient sur une enquête ensemble et étaient sur la route du retour. Le temps avait été mauvais toute la journée et empirait. Des rafales de vent hurlaient férocement, et la pluie tombait averse. La petite voiture gouvernementale dérapait de long en large en travers de la route à deux voies, pendant que les essuie-glace ne parvenaient plus à faire une différence avec les jaillissements d’eau qui assaillaient la voiture. Le crépuscule qui s’installait, ne faisant qu’aggraver les faibles conditions de visibilité.
Ses yeux étaient fermement collés à ses mains fortes qui agrippaient le volant. Il était très concentré, tentant de garder la voiture sous contrôle. Elle pouvait le lire dans l'immobilité de son corps, la poigne serrée de ses mains, sa mâchoire crispée et le regard dans ses yeux. Sa respiration lourde à peine audible par-dessus le tambourinement assourdissant de la pluie sur le toit, et pourtant elle en était consciente aussi.
Leur conduite avait ralenti jusqu’à rouler au pas. Il n'était même plus possible de deviner la route, sans parler des panneaux de signalisation. Ils l'avaient presque dépassé quand elle aperçu un panneau pour un parking. Mais il l'avait vu aussi et il dirigea avec prudence la voiture vers la bretelle de sortie et vers le centre de services.
Il arrêta la voiture quand ils atteignirent le parking et, seulement alors il laissa échapper un souffle long et frémissant. Le soulagement la submergea; elle n'avait pas réalisé qu'elle était si tendue. Elle pouvait encore sentir le battement de son cœur dans sa gorge. Se sentant bête, elle se força à prendre quelques grandes respirations de façon à se calmer. Puis elle risqua un regard dans sa direction pour voir comment il allait.
A sa surprise, il la regardait. L'observant, réellement. Et quand ses yeux rencontrèrent les siens, son cœur rata un battement, puis repartit à nouveau à la vitesse de l’éclair, rendant tous les précédents exercices respiratoires inutiles.
Tout comme quand il conduisait auparavant, toute sa concentration était maintenant dirigée seulement sur elle. Ses yeux soutenaient les siens avec une telle intensité perçante, communiquant une telle myriade d'émotions, qu'elle avait du mal à toutes les deviner. Pourtant, surpassant toutes les autres, il y avait une émotion qu'elle ne lui avait jamais vu lui adresser à elle auparavant – une passion brûlante. Il y avait eu des bribes, elle le réalisait maintenant, mais elles avaient toujours été subtiles, cachées et elle n'avait jamais été capable de les lire correctement. Maintenant, elles étaient évidentes, et l'excitation et la peur se battaient pour prendre le dessus dans son esprit.
Mon Dieu, combien de temps avait-elle rêvé, espéré, souhaité, attendu que cela arrive. Qu'il ressente ce qu'elle ressentait pour lui. En y repensant, peut-être qu'à un certain niveau inconscient, elle avait été consciente de ses sentiments, avait attendu qu'il les lui fasse connaître. Qu'il se laisse aller. Ou peut-être que ça avait été elle qui avait besoin de se laisser aller. De le laisser s'approcher. Quoiqu'il en soit, ça n'avait plus d'importance. Pour le moment, ils le savaient tous les deux.
Il continua simplement de la regarder et elle sentit son visage rougir. La chaleur se répandit dans son corps, et son ventre papillonnait d'excitation. Le bourdonnement de la pluie extérieure et le vent recouvraient tous les autres sons et la tension était palpable autour d’eux. Il n'y avait aucun besoin de parler. Elle pouvait simplement le regarder tandis que leurs vies changeaient et puis, presque distinctement, se mettaient en place. Tout ce qui s'était passé les avait mené exactement à ce point, et elle n'avait plus peur.
Alors, elle opina de la tête et puis détacha sa ceinture de sécurité, ouvrit la portière et commença à courir vers l'entrée du motel contigu à la station service. Elle n'avait même pas besoin de regarder. Elle savait simplement qu'il courrait derrière elle. Qu'il serait juste derrière, à côté, devant et tout autour d'elle. Comme il l'avait toujours été.
Leur brève course les avait laissé tous deux trempés jusqu'aux os et elle frissonna quand il entrèrent dans la chambre froide. Il alla jusqu'aux radiateurs pour les allumer au maximum, tandis que ses yeux inspectaient la chambre. Elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder le grand lit qui dominait la petite chambre. Sa détermination était remplacée par une frousse qui courait en elle jusqu’à ses membres. Elle ne remettait pas en question leur décision; c'était le comment qui la rendait nerveuse. Qui ferait le premier pas ? Est-ce que ça serait maladroit ? Est-ce qu'il aimerait ce qu'il aura ? Elle ressemblait probablement à un rat noyé, avec ses cheveux trempés et ses vêtements mouillés. Un éclair de lumière illumina le ciel dehors, immédiatement suivit par le boum puissant du tonnerre. Elle s'envola vers la salle de bain.
Dans une lumière dure et artificielle, le miroir montra une femme dans les 35 ans avec les joues rouges et des cheveux dégoulinants, qui n'avait pas encore assez acquit d’estime d’elle-même pour ne pas fuire l'amour de sa vie par peur qu'il ne soit pas satisfait. C'était lamentable, vraiment. Elle soupira.
Elle laissa courir ses mains dans ses cheveux, les glissants derrière ses oreilles. Puis, elle se pencha vers le lavabo pour se laver les mains. Elle fut consciente de sa présence avant même de le voir et, quand elle releva les yeux dans le miroir, il se tenait derrière elle, son regard intense une nouvelle fois dirigé vers elle en passant par le miroir.
Il fit un pas en avant et elle retint sa respiration quand son corps toucha le sien. Il était comme un aimant puissant, l'attirant. Les opposés s'attirent, comme on dit. Elle se laissa aller en arrière, amenant le haut de son corps reposer pleinement contre le devant du sien. Même s'ils étaient trempés et que leurs vêtements étaient froids, elle pouvait toujours sentir la chaleur irradiant de son corps et s’infiltrant en elle. De part et d'autre de son corps, il enlaça ses doigts avec les siens puis enroula leurs bras pour les croiser autour de sa taille. L'étreignant étroitement contre lui tout en posant sa tête sur la sienne. Leurs expressions qui se reflétaient étaient solennelles, tous deux conscients que c'était leur point de non retour. Ils restèrent comme cela durant un long moment, chacun cherchant la réassurance qu'ils ne voudraient pas non plus que cela soit irréversible. Et tout comme dans la voiture plus tôt, tout paraissait parfaitement clair.
Toujours en regardant son visage, elle porta leurs mains enlacées au bouton du haut de sa veste d'uniforme. Elle l'ouvrit, puis laissa retomber ses mains de part et d'autre de son corps quand il eut compris le message et passa au bouton suivant. Presque au ralentit, ses mains firent le voyage le long de sa veste, ouvrant bouton après bouton tandis que ses yeux restaient fermement accrochés aux siens.
Quand il atteignit le dernier, il retira sa chemise de la taille de sa jupe, puis ses mains glissèrent à nouveau vers le haut, où il se débarrassa rapidement de sa cravate. Ensuite, les boutons de sa chemise rencontrèrent le même destin. Sa respiration se coupa quand ses doigts atteignirent finalement sa peau nue. Lentement, respectueusement, il sépara veste et chemise, puis fit glisser le bout de ses doigts sur son ventre, vers sa taille, puis le long de ses côtes jusqu'à ses épaules, faisant courir un chemin de feu quelque soit l’endroit où il la touchait. Ses membres s’affaiblirent avec la tendresse de ses caresses et l’attention qu’il apportait à sa peau.
Étant parvenu à ses épaules, il la repoussa doucement, interrompant momentanément la connexion de leurs corps pour retirer sa veste et sa chemise. Les deux vêtements glissèrent le long de ses bras et tombèrent sans attention sur le sol. Plus du tout timide, elle passa les bras dans son dos pour défaire rapidement la fermeture de son soutien-gorge, puis se laissa à nouveau aller contre lui, son corps déplorant déjà la perte du sien. La combinaison de la fraîcheur humide de son uniforme frappant sa peau avec la chaleur de son corps la fit frissonner et de la chair de poule traversa sa peau. Il sourit en notant la surface changée de sa peau sous le bout de ses doigts et son sourire lui dit plus qu'un millier de mots. Elle lui répondit avec un sourire parlant de son crû et fit tomber son soutien-gorge d'un coup d'épaule.
Immédiatement, l'amour et la tendresse dans ses yeux furent rejoint par une passion ardente et du désir. Cette preuve visuelle de combien il la désirait transforma tout son corps en une masse frémissante et frissonnante, attendant avec impatience et douleur plus de ses caresses. Elle n'eut pas à attendre longtemps tandis que ses mains recommencèrent leur voyage sur la peau douce de son ventre. Sans oublier une seule parcelle de sa peau, ses mains continuèrent à explorer. Tandis que deux paires d'yeux suivaient le voyage dans le miroir, regardant comment ses deux larges mains encerclaient sa taille fine, comment ses doigts s'étalaient, couvrant la surface de son ventre. Elle du sourire quand son index chatouilla son nombril. Puis, ses doigts voyagèrent progressivement vers le haut, de plus en plus près du dessous de ses seins.
Elle subit presque une surcharge sensuelle quand il les effleura finalement. La combinaison de l’observer la toucher si intimement, voir son regard de crainte dirigé vers son corps, vers elle et sentir simultanément le bout de ses doigts sur elle était presque trop. Elle leva son bras gauche en arrière et l'enroula autour de son cou. Le retenant. C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour rester quelque peu stable sur ses pieds tandis qu'une lourde chaleur s'amoncelait dans le bas de son ventre, rendant ses joues écarlates et ses genoux tremblants.
Puis, il posa une main sur chacun de ses seins, les recouvrant complètement. C'était un geste plein de signification, à la fois adorablement doux et agressivement possessif. Et elle l'accepta comme tel. Il était tout ce qu'elle avait toujours désiré.
S'abandonnant aux sensations, ses yeux se fermèrent et elle se laissa aller lourdement contre lui, sa tête se posant sur son épaule. Toute sensation devint plus prononcée dans l'espace calme et restreint de la salle de bain. Son sang bouillonnait, son pouls battant de façon assourdissante dans ses oreilles. Elle sentait sa respiration forte, son torse se soulever dans un rythme rapide. Les contractions de ses puissants muscles abdominaux. Ses doigts taquinant le bout de ses seins, envoyant des décharges d’électricité à travers son corps avec chaque incursion qu’il faisait. Elle prit conscience de son excitation contre son dos et tout son corps s’affaiblit tandis qu’elle avait maintenant pleinement conscience de lui.
Subitement, ce fut trop et la passion qui s'était lentement construite entre eux éclata avec la force du grondement de tonnerre suivant qui rugit dehors. Elle se retourna dans ses bras, recherchant désespérément sa bouche. Le besoin de l'embrasser était si bouleversant qu'elle gémit quand ses lèvres entrèrent en contact avec les siennes. Elle laissa sa langue glisser d'abord sur sa lèvre inférieure, puis supérieure, se révélant dans son goût qui était toujours un petit peu familier et pourtant si intensément nouveau. Il s'ouvrit à sa douce prière et, lèvres, bouches et langues se rencontrèrent avec un désir brûlant et un besoin dévastateur.
Elle se laissa aller contre lui, le bu et il lui donna tout ce qui lui avait manqué durant toute sa vie. Il gémit; un profond grondement sourd dans sa gorge qui fit se contracter douloureusement le creux de son ventre avec le besoin de l’entendre encore, encore, et encore. Elle leva ses mains et déboutonna avec hâte sa veste. Yeux fermés, bouche fusionnée à la sienne, elle pouvait seulement se diriger avec son touché et tâtonna désespérément car ses mains tremblaient. Il ne rendait pas du tout les choses plus faciles car ses bras la serraient si étroitement contre lui qu'elle avait à peine la place de manœuvrer. Pourtant, elle n’était pas moins que persévérante et elle vint finalement à bout de sa veste et de sa chemise, les déboutonnant et les enlevant avec tendresse de son corps. Ensuite, son tee-shirt devait disparaître, immédiatement. Elle avait désespérément besoin de le sentir, avait besoin de sa peau contre la sienne. Elle le sortit de son pantalon et le souleva, tandis que ses doigts et ongles effleuraient son torse et son ventre. Des frissons visibles le traversèrent et sa respiration devint plus rapide. Elle se délecta dans le fait qu’elle pouvait lui faire ressentir le même abandon qu’il lui insufflait. C’était un sentiment impétueux, la laissant étourdie et impudique.
Elle dut abandonner ses lèvres pour lui retirer le tee-shirt et quand il furent tous deux torses nus, ils se retrouvèrent une fois de plus en accrochant leurs yeux, entretenant une de leur conversation silencieuse qui leur disait tout ce qu'ils avaient besoin de savoir. Et puis, les bras de Mac s'enroulèrent autour de son cou, et ceux de Harm autour de sa taille, la soulevant pour la porter dans la chambre.
A suivre...