S'il était une fois [Terminée]

Admin Nombre de messages : 1333 Age : 37 Date d'inscription : 18/01/2005

Ecrit ce soir pour deux personnes que j'adore...

Ma façon de vous remercier pour le soutien dont vous faîtes preuve jour après jour...

Je ne savais pas trop comment faire et j'ai pensé à vous dédier cette histoire qui est maintenant la votre...

Merci Macab & Finou Wink

Gros Bisou à vous deux S'il était une fois [Terminée] Am06_t

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S'il était une fois...

Le capitaine de frégate Harmon Rabb Jr passa les portes qui l’amenèrent sur le plateau du JAG.
La démarche sûre, il avança vers son bureau. Il n’avait plus passé cette porte depuis qu’il l’avait quitté bien des jours avant, parti pour faire ses qualifications de vol, juste avant le mariage de sa partenaire.

A ce souvenir, il tourna sa tête vers le bureau du lieutenant-colonel Sarah Mackenzie, mais la porte fermée et l’obscurité à l’intérieur lui indiqua qu’il était inoccupé.

_Bonjour monsieur, l’accueillit le lieutenant Sims avec un sourire.

Mais Harm vit que son sourire cachait une peine plus profonde. Il posa sa mallette et sa casquette sur son bureau et invita le lieutenant à entrer dans la pièce.

_Vous allez bien Harriet ? Demanda-t-il en enlevant sa veste

_Vous n’êtes pas au courant n’est ce pas ?

_Au courant de quoi ?

Le visage de Harriet se fit plus grave. Harm fronça les sourcils, sentant légèrement son cœur se resserrer dans sa poitrine, comme si une mauvaise nouvelle allait être annoncée.

_Le colonel est parti, annonça Harriet nerveuse

_Parti ?

_Elle a donné sa lettre de démission en début de semaine et elle a quitté le JAG, expliqua Harriet

Harm s’appuya contre son bureau, surpris par la nouvelle. La dernière fois qu’il l’avait vue, elle était arrivée chez lui, les yeux rouges alors que Mic venait de prendre l’avion pour l’Australie.

_Vous savez pourquoi ? Parvint-il à demander, sentant l’étau dans sa poitrine se resserrer davantage.

_Elle n’a pas voulu nous le dire, dit Harriet voyant la réaction du capitaine. Elle nous a juste demandé de garder un œil sur vous

[…]

Harm frappa sur la porte en bois et attendit une réponse qui ne vint pas. Il fouilla nerveusement dans la poche de son pantalon à la recherche de son trousseau de clé.

Il le trouva finalement et chercha, les mains tremblantes, la clé de la porte de l’appartement. Il l’introduit dans la serrure et la tourna à moitié. Mais le doute l’empêcha d’en faire plus. Et si elle n’était plus là, si les pièces qu’il avait si souvent parcourues étaient vides. Si elle était tout simplement partie, le laissant derrière elle.

Il tourna la clé et un tic se fit entendre. Il posa sa main sur la clenche, le cœur serré, la respiration irrégulière.

Finalement, il ouvrit la porte et découvrit une pièce entièrement vide. Les meubles, les photos, les souvenirs n’y étaient plus. Plongée dans l’obscurité, la pièce semblait n’avoir jamais été habité.

Il entra, cherchant du regard, la moindre trace de l’ancienne vie de Sarah Mackenzie, mais rien n’avait été oublié. Seul un carton traînait dans un coin de la pièce. Il referma la porte derrière lui et voulut allumer la lumière mais sa main s’arrêta juste avant que ses doigts n’effleurent l’interrupteur.

Il s’avança jusqu’au carton délaissé et jeta un œil dedans. Un espoir l’habitait quand il se pencha et aperçut une forme difforme au fond du carton. Il mit sa main dedans et prit l’objet dans ses mains. Il le sortit de la boîte, se leva et s’approcha de la fenêtre, seul endroit où il y avait de la lumière.

Il découvrit à la lumière du réverbère, un emballage fait à la hâte dans du papier journal. Il enleva rapidement le papier et vit enfin l’objet qu’il tenait dans ses mains.

Leur première photo ensemble.

Le papier s’échoua sur le sol, alors que la première larme glissait sur la joue du capitaine de frégate.

Il se laissa glisser le long du mur, les yeux fixés sur la photo qu’ils avaient faite quelques mois après leur rencontre.

Il effleura de son index le contour du visage de son ex-partenaire. Il ne comprenait même pas ses larmes, ce n’était pas la première fois que quelqu’un quittait sa vie, mais pour une raison qu’il ne voulait pas admettre, le départ de Sarah Mackenzie venait de briser son cœur.

Il se releva, essuya les larmes avec le revers de sa main. Il regarda par la fenêtre la soudaine pluie s’abattre sur la ville. Le ciel définissait si bien son humeur en cet instant. Il camoufla le cadre sous sa veste et scruta l’appartement une dernière fois.

Il prit ses clés, ouvrit la porte qu’il avait passée quelques minutes auparavant et la referma, le cœur meurtri.

[…]

Il gara sa voiture devant la porte de son immeuble. Il coupa le contact et attrapa le cadre qui se trouvait sur le siège passager.

Il était réellement affecté par le départ de sa partenaire. Mais pourquoi ?

Au fond de lui, la réponse était évidente. Les larmes qu’il avait versées dans son appartement étaient-elle les mêmes que les siennes dans son bureau juste avant son départ pour le Patrick Henry ?

Ce sentiment qui les habitait, était-il aussi ancien qu’il ne voulait l’admettre ?

Il fixait toujours le sourire de Mac. Il aurait tant voulu revenir en arrière et faire de leur histoire, une belle histoire d’amour.

De celle qui commençait par « il était une fois » et se finissait par « ils eurent beaucoup d’enfants »

Venait-il de s’avouer amoureux ? Etait-ce ce sentiment qui le faisait se sentir aussi mal, aussi impuissant, aussi vide en cet instant même ?

Il ne pouvait plus le renier. Il aimait Sarah Mackenzie.

Alors pourquoi ne pas se l’être avouer avant que tout ne soit trop tard ? Il ne savait même pas où elle se trouvait en ce moment.

100 mètres, 1000 kilomètres… pouvaient les séparer. Il n’en avait aucune idée.

Il sortit finalement de la voiture, la photo sous le bras, le cœur en morceau. Une fois encore il perdait une femme parce qu’il avait manqué de temps.

C’était une fois de trop.

Il referma la porte de son appartement, tout comme les portes de son cœur. Plus jamais, il ne laisserait quelqu’un pénétrer ce que Sarah Mackenzie avait réussi à fissurer en 6 ans de partenariat et d’amitié.

Quelle ironie ? Ce qu’il avait pris pour de l’amitié, ne semblait pas avoir la même valeur pour sa présumée amie. Elle était partie sans même un au revoir, sans même une explication.

Elle avait décidé, seule, alors qu’il était loin d’elle, de tourner la page. Mettant leur amitié, leur complicité, leurs souvenir dans le coin passé.

Il décida d’en faire de même. Elle avait semblé n’avoir aucun mal à mettre un trait sur lui. Il l’imiterait, espérant qu’avec le temps, tout deviendrait moins douloureux pour s’accorder une pensée sur ce qu’avait été leur amitié.

[…]

Il ouvrit les portes de la cage d’ascenseur et tous ses gestes restèrent en suspens quand ses yeux tombèrent sur une Sarah Mackenzie, assise contre la porte de son appartement.

Il poussa la grille et s’avança de quelques pas.

_Mac ?

Elle se leva et frotta son pantalon pour enlever la poussière. Elle mit ses mains dans les poches et releva finalement la tête pour croiser le regard de son ex partenaire.

_Vous avez une minute ?

_Si je vous réponds non, cela vous fera partir ? Demanda-t-il amèrement.

Elle eut un mouvement de recul, surprise par l’animosité dans la voix de Harm.

_J’aimerai vous donner une explication, dit-elle en se décalant pour laisser Harm ouvrir la porte de l’appartement.

_Ne croyez-vous pas qu’il est un peu trop tard pour cela ? Demanda-t-il en ouvrant la porte. Mais allez-y donc, peut-être que je dormirai plus sereinement en me disant que cette fuite n’est pas de ma faute.

Elle le suivit et referma la porte sur eux. Elle resta près de l’entrée, observant Harm enlever sa veste et la jeter sur le tabouret.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine et attendit qu’il passe derrière le plan de travail pour commencer son explication.

_Savez-vous l’effet que l’on ressent lorsque la personne que nous aimons n’est pas disponible pour panser nos blessures ? Demanda-t-elle sans détour.

Harm releva la tête et fronça les sourcils.

_Rien ne vous empêchait de prendre un avion pour l’Australie ! Répliqua Harm en se dirigeant vers le frigo.

_Ce n’est pas de lui dont je parlais, répondit Mac hésitante.

Elle avait imaginé des dizaines de fois cette discussion avant d’avoir le courage de venir à sa porte. Mais maintenant, devant le fait accompli, rien ne se passait comme dans son imagination.

Elle n’avait pas en face d’elle, un Harm compréhensible, un Harm amical.

Elle ne pouvait pas le blâmer.

_Soyez courte dans vos explications, dit-il en refermant le réfrigérateur, une bière à la main. Je n’ai pas la nuit et j’ai rendez-vous dans moins d’une heure, annonça-t-il espérant la blesser comme elle l’avait fait elle-même.

A son regard, il vit qu’il avait visé juste. Mais il ne ressentit pas le plaisir de la voir blesser. Il se sentit coupable de la voir tout à coup peiner.

_Je vais vous laisser dans ce cas, dit Mac dépitée. Je vous laisse ma nouvelle adresse.

Elle s’avança et tendit une carte qu’il ne prit pas.

_Je ne pense pas que cela soit utile, dit-il froidement avant de lui tourner le dos et de verser sa bière dans l’évier.

Mac, les larmes aux yeux, posa tout de même la carte sur le plan de travail. Elle pivota et se dirigea vers la porte d’entrée.

_Au revoir, Harm

Il ferma les yeux en entendant les sanglots dans sa voix.

« Tu es un connard fini Rabb » se maudit-il en percevant le son de la porte qui se refermait.

[…]

Un papier froissé dans la main, Harm regarda la maison devant laquelle il attendait depuis une bonne heure.

Il n’avait cessé de regarder l’adresse de Mac, au point de la mémoriser. Appuyé contre le capot de sa voiture, il attendait un quelconque signe de vie pour se donner le courage de franchir le pas entre la voiture et la sonnette de la maison.

La lumière sur le perron s’alluma et Mac sortit une poubelle à la main.

Il inspira profondément et s’avança jusqu’à ce qu’elle puisse le voir. Mais elle lui tournait déjà le dos, prête à pénétrer à nouveau dans la maison.

_Mac, l’appela-t-il alors qu’elle s’apprêtait à refermer la porte.

_Harm ? Demanda-t-elle en la rouvrant, surprise

_On peut se parler

Il resta sur la dernière marche de l’escalier, attendant une réponse de son ex partenaire.

Elle ouvrit finalement la porte et lui fit un geste d’invitation.

_Merci, dit-il en entrant dans le hall

Il jeta un rapide coup d’œil à la nouvelle demeure de Mac. Spacieuse, dans les tons pastels, l’ensemble lui plaisait réellement.

_Jolie maison, accorda-t-il en s’avançant dans le salon

_Elle appartient à une amie

Ils restèrent tous les deux debout, l’un en face de l’autre.

_Je voulais m’excuser pour la dernière fois, commença-t-il confus.

_Ce n’est rien, votre rendez-vous s’est bien passé ? Demanda Mac en s’asseyant sur le fauteuil

_J’ai annulé, avoua-t-il en l’imitant.

Un malaise s’installa dans la pièce. Un mois était passé depuis que Harm avait appris la démission de Mac, mais il avait l’impression qu’il ne l’avait plus vue depuis des années, tant le gouffre entre eux était important.

_Pourquoi avoir démissionné Mac ? Demanda-t-il finalement

_J’ai voulu vous l’expliquer l’autre soir dans votre appartement !

_Quelque chose avec une personne que vous aimiez, dit-il en se rappelant vaguement de sa phrase.

Mac hocha simplement la tête.

_Pourquoi ne pas l’avoir dit avant de disparaître sans donner signe de vie ?

_Vous aviez Renée dans votre vie, dit-elle émue. Je vous ai vu si proche d’elle ce soir là, je savais que je n’avais pas ma place dans votre vie, expliqua-t-elle nerveuse. Elle venait de perdre son père ce soir là.

_Là n’est pas la question ! Dit-il en la regardant. Et vous qu’avez-vous perdu cette nuit là ?

_Ce n’est pas très grave

Elle se leva et fit un semblant de sourire.

« J’ai perdu l’homme que j’aimais cette nuit là » murmura-t-elle en quittant la pièce

Elle entra dans la cuisine et sortit deux tasses de café du placard.

_Qu’avez-vous perdu cette nuit là ? Demanda Harm derrière elle.

Elle sursauta et fit tomber l’une des tasses sur le carrelage de la cuisine. Elle poussa un juron et se baissa pour ramasser les débris de céramique.

_J’ai perdu l’homme que j’aimais, avoua-t-elle tout en se relevant.

_Mic ?

_Pourquoi toujours tout ramener à lui ? Demanda-t-elle agacée

_Il était votre fiancé, répondit-il en haussant les épaules

Il posa une main sur son épaule, l’invita à se tourner vers lui. Elle ne répondit pas à la question de Harm et baissa la tête.

_Moi, demanda-t-il tout à coup beaucoup moins sûr de lui.

Elle hocha simplement la tête, répondant ainsi à la question de Harm.

Il posa un doigt sous le menton de son ex partenaire et la contraignit à lever la tête pour rencontrer ses yeux.

La marine forte et sans peur auquel il avait plusieurs fois fait face n’était plus. Une femme vulnérable, blessée et incertaine s’offrait à lui et elle était également la femme qu’il aimait.

Malgré les semaines qui étaient passées, il n’avait pas pu taire ce sentiment, se surprenant plusieurs fois le soir, à avoir le regard dans le vague et s’imaginer ce à quoi leur vie aurait pu ressembler s’ils avaient été ensemble.

_Pourquoi ne pas l’avoir dit ? Demanda-t-il dans un murmure.

_Vous ne m’avez jamais laissé penser que c’était réciproque, répondit-il simplement

_Il ne faut pas se fier aux apparences

[…]

Assise en tailleur sur le canapé du salon, Mac fixait la porte d’entrée.

Elle venait de se refermer quelques minutes auparavant et elle ne pouvait pas croire qu’il lui manquait déjà. Elle se leva, bougea un peu ses jambes engourdies et se posta devant la fenêtre.

Elle rit en voyant un grand homme jouer dans la neige avec un petit garçon à la chevelure incroyablement blonde.

AJ passait ses vacances dans leur maison.

Harm se retourna et vit Mac à la fenêtre. Il lui fit un signe de la main, avant de lui envoyer un baiser.

Un moment d’inattention eut pour effet de sentir la neige froide dans le cou.

Il se retourna et partit à la poursuite de leur filleul. Mac ouvrit la porte de la maison et s’avança sur le perron.

_Tante Mac vient m’aider, suppliait le petit garçon.

Mac referma la maison derrière elle et se précipita vers le duo de garçon, attrapant en chemin de la neige.

Elle la fit s’écraser dans les cheveux de Harm, extirpant un rire de leur filleul et un cri d’effroi du plus grand des garçons.

Harm posa AJ sur le sol et prit de la neige. Il se releva et défia Mac du regard.

_On me cherche ? Demanda Harm en s’avançant dangereusement vers la femme qui était sa compagne depuis déjà six mois.

Ce soir là, dans la cuisine, s’avouant respectivement leurs sentiments, ils s’étaient embrassés et depuis ce jour ils ne s’étaient plus quittés.

Ce n’était pas une de ces histoires qui commençaient par « il était une fois » mais Harmon Rabb Jr, en enlaçant le corps de Sarah Mackenzie contre le sien, abandonnant la neige qu’il tenait dans ses mains, captura ses lèvres pour un baiser comme ils en partageaient sans jamais sans lasser et se promit que l’histoire qui était la leur se finirait par « ils eurent beaucoup d’enfants »

FIN Wink