Retrouvailles à Makatéa [terminée]

Tu penses... MDR
Je l'ai déjà récupéré... ptdr

Na ms sérieusement, un cp de blues & hop je pense aux gilets mdr...
Tellement excellent

& Mirci Samh pour encore plus matérialiser mon délire...

Pendant ce temps…
Sur l’île déserte…

Harm et Mac avaient enfin atteint la plage et tiraient maintenant les deux glisseurs derrières eux. Leur progression était rendue difficile par le sable qui les ralentissait. La chaleur était étouffante et l’effort qu’ils fournissaient n’arrangeait rien. Mac avait tombé depuis longtemps sa chemise et l’avait abandonnée quelque part dans la rivière, se promenant maintenant en haut de maillot de bain.

Enfin, ils aperçurent au loin leur campement et ils redoublèrent leurs efforts.

En arrivant près de leur appareil et toujours dans un silence consensuel, ils poursuivirent leur tâche sans perdre une minute. Ils avaient un objectif bien précis : celui de décamper de cette île le plus rapidement possible. Mac s’attela à couper des branches de palmiers tandis que Harm préparait le dessous de son appareil pour accueillir son train de fortune. Quand Mac eut terminé avec les branches, Harm les nettoya pour en faire de gros rondins alors que Mac démêlait de la corde.

Dans l’adversité, leur tandem semblait avoir retrouvé toute son efficacité. Les tâches et les gestes s’enchaînaient à une cadence soutenue, sans avoir besoin de partager de grands discours. D’un simple regard, ils se comprenaient.

Quand tout fut prêt, il fallut mettre à exécution le plan de Harm. Mac passa la corde sous une des ailes de l’avion tandis que Harm grimpait à un cocotier pour y attacher l’autre extrémité. Ensuite, toujours à l’aide des cordes, ils installèrent une sorte de grand support fait à base de rondins afin de faire levier pour tenter de soulever l’avion qui avait le nez dans le sable.

- C’est bon, cria Mac à Harm qui se trouvait aux commandes de leur « installation ».

Harm se mit à manœuvrer cette poulie de fortune et l’appareil, peu à peu, commença à se redresser.

- Ça marche ! s’écria gaiement Mac.

Harm sourit pour lui-même, heureux de lui avoir prouvé qu’il savait se servir de ses mains !

Une fois que l’avion fut totalement redressé et maintenu par son support en bois, ils s’attelèrent à découper de gros bambous pour en faire également des rondins. Tout à leur mission, ils en oubliaient que de dangereux pirates étaient probablement à leur poursuite mais, ni l’un ni l’autre ne semblait actuellement s’en soucier.

Quand tout fut coupé, Harm se mit à creuser le sable devant les roues de l’appareil afin de les dégager et de permettre l’installation du nouveau train. Il avait enfin laissé tomber sa chemise et Mac se mit à observer à loisir ses muscles, contractés par l’effort, qui ressortaient sous sa peau basanée. Sentant son regard sur lui, Harm se releva et Mac se détourna vivement, attrapant un des gros bidons d’eau pour boire. Harm sourit et se redressa. Il fit quelques pas vers elle et, tandis qu’elle buvait au goulot du bidon, se mit à faire tomber le sable qui était collé sur sa peau douce à cause de la sueur.

Mac sursauta au contact de ses mains sur son corps et se retourna vers lui. Il ne dit rien et se contenta de lui prendre le bidon des mains pour boire à son tour.

Après cette courte pause, ils se remirent au travail encore quelques minutes. Quand tout fut prêt, ils firent glisser, non sans efforts, les glisseurs de l’appareil japonais sous celui de Harm. Ensuite, il s’agissait de les fixer à l’appareil ce qui n’était pas une mince affaire dans la mesure où, pour cela, il ne bénéficiaient que de rondins de bambous et de cordes. Ils y parvinrent pourtant tant bien que mal, donnant ainsi à l’appareil de Harm un aspect d’hydravion quoiqu’un peu bancale.

Ils contemplèrent, exténués et en silence, leur œuvre devant laquelle ils ne pouvaient cacher leur fierté. Avec les moyens du bord, ils étaient parvenus à leurs fins, même s’ils n’étaient pas encore au bout de leur peine. Il fallait maintenant que cette construction bizarre parvienne à prendre les airs et, malgré toute la confiance qu’elle pouvait avoir en Harm, Mac doutait que cela fut possible.

Un bruit de détonation les sortit de leur contemplation et, avant qu’ils ne puissent réagir, quelque chose explosa juste derrière l’appareil, embrasant un palmier. Harm se retourna vers la mer.

- Oh, merde ! Regardez ! cria-t-il à Mac.

Elle se retourna dans la direction qu’il lui indiquait pour voir le bateau des pirates approcher. Ceux-ci les visait avec ce qui ressemblait à des roquettes. Ils n’avaient pas intérêt à trop traîner dans le coin !

Comme mus par un accord silencieux, Harm et Mac se précipitèrent vers le support en bois qui maintenait l’avion et entreprirent de le dégager. Ils n’avaient pas d’autre choix maintenant que de faire décoller cet appareil, ou d’attendre sagement qu’on vienne les tuer. Comme pour les conforter dans cette pensée, une roquette vint s’écraser tout près d’eux, projetant Mac dans les bras de Harm.

- Ne restez pas là ! cria-t-il en la poussant vers la porte de l’appareil.

Mac monta à bord tandis que Harm contournait l’appareil pour attraper un sac de vivre. Alors qu’il tendait la main vers lui, une nouvelle roquette explosa quasiment sur lui, le projetant violemment au sol. Mac se pencha par la porte côté pilote et vit Harm gisant au sol sur le ventre, inerte.

- Oh Mon Dieu ! souffla-t-elle avant de se ruer hors de l’appareil pour lui porter secours. Ça va, Harm ? demanda-t-elle en arrivant à sa hauteur.

Harm se mit sur le dos et entreprit de se relever et Mac laissa échapper un soupir de soulagement.

Dieu merci, il n’était pas mort !

Mais Harm ne parvint pas à se relever et s’écroula à nouveau sur le ventre. Mac l’agrippa pour l’aider et le fit rouler sur le dos pour avoir une prise plus facile. Harm grogna et elle aperçut le sang sur sa chemise et sur son torse.

- Oh Mon Dieu ! Vous êtes blessé !

- C’est pas grave, dit-il en serrant les dents, c’est pas grave…

Mac l’aida à se relever et le soutint jusqu’à l’appareil. Elle le poussa tant bien que mal derrière les commandes.

- Ça va, ça va, gémit-il. Montez, dépêchez-vous !

Une fois bien assis, Harm actionna le moteur et l’hélice qui, à leur grand soulagement, se mit à tourner immédiatement. Apparemment, le moteur n’avait pas été endommagé dans le crash. Tout à leurs préparatifs, ni l’un ni l’autre n’avait en fait pensé à vérifier ce point crucial.

- Pourquoi il ne bouge pas ? demanda avec inquiétude Mac quand rien ne se passa.

- Allez, allez, petit, marmonna Harm à l’intention de son avion.

Enfin, tandis que les roquettes pleuvaient maintenant autour d’eux, l’avion s’ébroua et glissa en direction de l’océan. Après quelques soubresauts, il se stabilisa et glissa sur l’eau, droit sur le bateau des pirates.

- Allez, décolle ! cria Harm en tirant sur le manche.

- On va leur rentrer dedans, souffla Mac en écarquillant des yeux apeurés.

Elle se tourna vers Harm qui était concentré sur son pilotage et répéta :

- On va leur rentrer dedans !

- Aidez-moi, tirez sur le manche, hurla Harm qui était handicapé avec son bras droit à cause de sa blessure.

Mac se saisit du manche qui se trouvait devant elle.

- Tirez ! Tirez de toutes vos forces ! l’encouragea Harm.

Quelques secondes avant l’impact entre le bateau et l’avion, ce dernier leva le nez et monta dans les airs. Furieux, un des pirates suivit la trajectoire de l’appareil avec son lance-roquettes et tira. Le projectile monta dans les airs et les pirates ne furent pas long à comprendre en entendant le sifflement revenir vers eux. Dans des cris désordonnés, ils sautèrent à l’eau quelques secondes avant que la roquette ne s’abatte sur le bateau, le faisant exploser sur le champ.

Harm et Mac observèrent le spectacle qui se donnait sous eux avant d’enfin se détendre un petit peu et de se laisser aller contre le dossier de leurs sièges en laissant échapper un soupir de soulagement. Ils y étaient arrivés finalement : en mettant leurs forces en commun, ils étaient parvenus à se sortir d’un mauvais pas. Mac sourit en regardant l’horizon devant elle puis se tourna vers Harm qu’elle trouvait bien silencieux.

Aussitôt, son sourire se figea et son sang se glaça. Quelque chose n’allait pas. Harm avait la tête posée contre la vitre latérale, les yeux fermés et il transpirait à grosses gouttes. Sur le devant de sa chemise, le sang s’étalait telle une grosse araignée. Mac se pencha vers lui et passa un bras autour de ses épaules pour le redresser.

- Allez, l’encouragea-t-elle. Restez avec moi, Harm, restez avec moi. Tout va bien se passer, allez.

- Écoutez, dit faiblement Harm en sentant ses forces le quitter, il faut que je vous dise deux ou trois petites choses sur les avions.

- Pourquoi ça ?

- Je serai peut-être dans le cirage quand le moment sera venu de se poser.

- Oh merde, gémit Mac, ne me faites pas ce coup-là.

- Prenez les commandes, lui ordonna Harm. Il va falloir vous familiariser avec le manche.

Harm ferma les yeux sous la douleur qui l’envahissait et Mac déglutit. Harm n’avait pas pour habitude de se plaindre ou de baisser les bras mais quelque chose lui disait que c’était différent cette fois-ci. Elle posa une main sur sa joue pour le ramener à lui. Il ouvrit les yeux et elle plongea son regard dans le sien.

- Vous parlez sérieusement, hein ?

Harm acquiesça d’un faible mouvement de tête.

- Allez-y, dit-il.

- D’accord, répondit Mac en se détachant de lui pour prendre le manche.

L’avion fit un soubresaut.

- Attention, allez-y doucement.

- Désolée.

- Corrigez doucement.

- Corriger doucement, répéta Mac en le regardant du coin de l’œil.

- Fixez l’horizon, la sermonna Harm.

Mac s’exécuta.

- Une fois là-bas, vous vous mettrez parallèle à la plage à environ trente mètres au large.

- Trente mètres au large. Compris.

A suivre...

A Makatéa, quelques minutes plus tard…

Sur une des petites plages de l’île, l’hôtel avait organisé une cérémonie commémorative en souvenir des deux disparus. Conformément aux coutumes locales, tout le monde arborait un collier de fleurs et s’était réuni sur l’étendue de sable blanc. Un autochtone soufflait dans un gros coquillage en faisant sortir un son lugubre qui ressemblait au glas. En avant du petit rassemblement se trouvaient Clay et Angélica. Ils avancèrent jusqu’à l’eau et se baissèrent à l’unisson pour déposer sur les flots, deux colliers de fleurs représentant les âmes de leurs bien-aimés, disparus en mer.

Quand ils se retournèrent vers l’assemblée, les chants et les incantations commencèrent. Clay se demandait comment les choses avaient ainsi pu virer au cauchemar. Il était venu ici dans le but de demander sa main à la femme qu’il aimait et voilà qu’il était obligé de lui dire adieu, sans jamais avoir l’occasion de se recueillir sur son corps. La voix du directeur de l’hôtel le sortit de ses pensées.

- Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à des gens remarquables : Melle Sarah Mackenzie et un vieil ami, Mr Harmon Rabb Jr…

- Ahhhhhhhhhhhhhhhhh…

Le gémissement de Clay fit tourner toutes les têtes en sa direction, juste à temps pour le voir se jeter aux pieds du prêtre local.

- Pardonnez-moi mon père parce que j’ai pêché. J’ai mal agit, très mal agit…

Sous les regards consternés, Angélica se précipita vers lui et tenta de le raisonner.

- Clay…s’il te plait…tout le monde te regarde…Clay !

Clay gémissait toujours autant mais il finit par arrêter de vociférer après lui-même et le directeur se racla la gorge pour poursuivre.

- Je souhaiterai dire quelques mots sur notre ami Harmon. C’était un homme qui aurait fait n’importe quoi pour ses amis, une âme généreuse, un homme courageux…

Angélica, toute concentrée à tenter de consoler Clayton Webb perdit le fil du discours. Elle s’agenouilla aux côtés de l’américain et passa une main caressante dans ses cheveux.

- Clayton, lui murmura-t-elle à l’oreille.

Elle n’obtint en réponse que des pleurs et elle soupira, se résignant à le laisser exprimer sa peine. Elle s’apprêtait à se retourner vers le patron de l’hôtel pour finir d’écouter son discours quand un vrombissement venant de la mer attira son attention. Elle se retourna vivement vers l’océan et se releva en apercevant l’appareil familier.

- C’est Harminou ! s’exclama-t-elle. Regardez, c’est Harminou !

Toutes les têtes convergèrent dans sa direction et même Clay sembla sortir de sa torpeur et se redressa.


A suivre...

Dans les airs,
Au même moment…

Mac aperçu la plage se dessiner au loin et respira un grand coup.

- Oh Seigneur, Oh, seigneur, gémit-elle en crispant les mains sur le manche. Harm…Harm, ne me laissez pas faire ça toute seule.

N’obtenant aucune réponse, elle se tourna vers lui et se rendit compte qu’il était évanoui, avachi contre la vitre latérale, ou du moins elle espérait que ce ne fut que ça.

- Oh merde, dit-elle entre ses dents. Ok…très bien, ajouta-t-elle en se ressaisissant. Parallèle à la plage, le compteur, à 65 nœuds, répéta Mac comme une leçon de classe. C’est quoi un nœud ?

La plage s’approchait de plus en plus et Mac sentait la panique l’envahir.

- Ensuite…quoi ? Ah oui, les volets, les volets, marmonna-t-elle en actionnant le levier correspondant. Très bien. Le nez légèrement levé pour l’atterrissage.

Elle tira le manche vers elle et l’avion se redressa légèrement.

- C’est bon…aidez-moi Seigneur ! hurla-t-elle dans la carlingue en dirigeant l’appareil vers l’eau en vue de l’amerrissage.

Au dernier moment, elle se retint de fermer les yeux…advienne que pourra. Mais après tout ce qu’ils avaient traversé, elle n’avait pas le droit de tout laisser tomber à cet instant précis.

Dans un bruit de ferraille et de ratés de moteur, l’avion entra en contact avec l’eau et fit quelques soubresauts. Mac hurla en tentant de garder le contrôle des commandes, sa visibilité étant totalement occultée par l’eau projeté par l’appareil sur le pare-brise. Dans un bruit déchirant et un dernier soubresaut, l’appareil sembla se planter dans l’eau, les projetant elle et Harm contre le tableau de bord avant de se pencher dangereusement sur son côté gauche et de s’arrêter.

Depuis la plage, toute l’assemblée regardait interdite l’avion qui flottait sur l’eau, médusée par la scène à laquelle elle venait d’assister. Si des exclamations de joie et des remerciements adressés à Dieu avaient été les premières manifestations aux cris d’Angélica, c’est l’inquiétude qui prédominait maintenant mais personne ne sembla trouver le courage de faire quelque mouvement que ce soit.

Subitement, Clay entra en action.

- J’arrive, ma Chérie ! hurla-t-il en se jetant dans l’eau en direction de l’appareil.

A l’intérieur de l’appareil, Mac revenait peu à peu à elle. Elle ouvrit les yeux, surprise d’être encore en vie et se retourna vers le corps contre lequel elle avait été projetée. Harm bougea légèrement.

- Harm…Harm, dit-elle en le secouant doucement. Ça y est, on a réussi !

Harm ouvrit les yeux et elle lui sourit si bien que celui-ci crut d’abord qu’il était au Paradis…Puis, réalisant où il se trouvait, il lui retourna son sourire et plongea ses yeux dans les siens. Il se pencha vers elle et, alors que leurs lèvres n’étaient qu’à quelques millimètres l’une de l’autre, le moment fut brisé par une voix familière.

- Sarah ! Sarah, j’arrive ma Chérie. Voilà ! cria Clay en grimpant sur l’aile non encore immergée dans l’eau.

Harm lança un petit sourire fatigué et résigné à Mac qui déglutit. Non, ça n’était pas possible, ça ne pouvait pas se terminer ainsi.

- Sarah ! souffla Clay en ouvrant la porte de l’avion.

- Clay ! dit Mac en se tournant dans sa direction et en s’éloignant du corps de Harm.

- Oh Mon Dieu ! Tu es vivante ! Tu es blessée ?

- Non, non, ça va, répondit-elle en regardant Harm qui les observait, semblant ne pas pouvoir détacher son regard du sien. Mais il faut un médecin pour Harm. Trouves-lui un médecin !

- Un médecin ! hurla Clay à quelqu’un qui se trouvait dans l’eau au pied de l’appareil.

Pendant ce temps, Mac s’était à nouveau tournée vers Harm. Dans son regard, elle put lire grand nombre de choses et notamment le regret qu’il avait aussi de voir les choses se terminer ainsi. Ils étaient rentrés sains et saufs et chacun allait reprendre sa vie. Comme pour confirmer leurs pensées, Angélica apparue à la porte du côté de Harm.

- Oh Harminou ! gémit-elle. Tu n’as rien, Trésor ?

Harm ne répondit rien, se contentant de regarder Mac que Clay tirait par la main pour l’extraire de l’appareil par la porte opposée. Quand leurs regards n’eurent pas d’autre choix que de se séparer, il se retourna enfin vers la voix d’homme sur sa gauche qui lui demandait s’il pouvait bouger la jambe.

- Ouais, marmonna-t-il en commençant à s’extraire de son siège.

- Fais bien attention, doucement, dit Angélica.

Ainsi, chacun soutenu par leur moitié, ils regagnèrent la plage et le sable sec et furent emmenés séparément sans pouvoir se reparler. Harm fut transporté à l’hôpital tandis que Clay accompagna Mac jusqu’à leur chambre.


A suivre...

Chambre de Clay et Mac
Plus tard le même jour…

Mac observait son reflet dans le grand miroir qui ornait la coiffeuse de leur chambre. Enroulée dans un peignoir de bain, les cheveux humides, elle sortait tout droit de la douche. Elle laissa glisser sa main sur la cicatrice rougeâtre qui ornait son arcade droite et qui lui rappelait les évènements de ces derniers jours. Après toute cette agitation, elle profitait de ce moment de calme même si l’intimité qu’elle avait partagée avec Harm lui manquait.

Harm…

On lui avait fait savoir qu’il allait s’en tirer sans dommages, après beaucoup de repos. Les éclats de la roquette n’avaient fait que le blesser superficiellement, aucun morceau n’ayant pénétré les chaires. Mac sourit à son reflet en repensant à son aventure. Ça n’était pas passé loin cette fois-ci et pourtant, si c’était à refaire, elle ne changerait rien…ou presque. Elle était venu ici pour passer ses premières vacances depuis longtemps et se reposer auprès de l’homme qu’elle aimait et elle avait trouvé bien plus que ce qu’elle cherchait.

Elle avait tout d’abord retrouvé son meilleur ami, une certaine complicité avec lui et, quelque part, un apaisement. Les choses étaient loin d’être réglées entre eux et même, si Mac était honnête avec elle-même, elles s’étaient un peu compliquées. Elle ne pouvait ôter de son esprit le long regard qu’Harm et elle avaient échangé tandis que Clay était venu à leur secours. Ça et d’autres choses…

Elle baissa les yeux vers sa main gauche et caressa le diamant du bout des doigts. Pourquoi sa vie était-elle toujours si compliquée ?

- Ils ont apporté le thé.

La voix de Clay la sortit de ses pensées.

- Oh, super ! s’entendit-elle répondre.

- Tu veux du miel, ma chérie ? demanda Clay.

Mac se retourna vers lui pour lui répondre. Depuis qu’elle était revenue, il se comportait d’une manière étrange. Il était à la fois gêné et empressé vis à vis d’elle. Quelque chose sonnait faux mais elle ne savait pas encore quoi. Elle n’avait pas posé le doigt dessus…Peut-être voulait-elle lire en ça plus qu’il n’y avait et peut-être était-il simplement heureux qu’elle soit en vie… Toutefois…Voyant que Clay attendait sa réponse, elle lui sourit.

- Oui, merci.

Il lui retourna son sourire et elle le rejoignit après avoir enroulé ses cheveux humides dans une serviette éponge.

- Le type m’a dit que l’hôtel nous offrait un séjour d’un mois à la période que nous souhaitons.

- Oh, ils doivent avoir peur que j’intente un procès.

- Ouais.

Mac alla s’asseoir dans le canapé et Clay la suivit, sa tasse à la main.

- Comment tu te sens ? Tout va bien ?

- Hum oui…je suis juste un peu fatiguée.

- Tiens, et voilà, lui dit-il en lui tendant la tasse de thé.

Leurs doigts se frôlèrent et Clay eut un tremblement incontrôlé de sa main qui faillit renverser le contenu de la tasse.

- Oups, désolé.

- Clay ? Tu es sûr que ça va ?

Il la regarda un instant en silence, prêt à tout lui avouer devant son regard visiblement inquiet. Mais au dernier moment, il se ravisa : trop de choses étaient en jeu. Un jour, peut-être…

- Oui, je n’ai pas beaucoup dormi, s’entendit-il répondre.

- Oh, mon pauvre Clay. Viens-là, viens, dit-elle en tapotant l’espace libre à côté d’elle. Assieds-toi.

Il s’exécuta. Puis la regarda droit dans les yeux. Tout ce qu’il avait fait durant sa disparition lui revint à l’esprit et devant l’inquiétude de Mac, il décida de prendre les devants.

- Ça a été horrible, commença-t-il. Tu comprends, au fond de moi, je crois que je…que je n’avais plus aucun espoir de te revoir. Tu sais, j’étais…je…j’étais désespéré, j’étais…euh…nous ne sommes que des humains. Nous ne sommes pas parfaits. Tu vois, dans ce genre d’épreuve, c’est vrai, les gens font des choses…Tu comprends, on ne sait plus ce qui est bien ou mal, on devient…on disjoncte ! Tu…

Mac ne comprenait rien à ce qu’il essayait de lui dire si ce n’est qui semblait réellement bouleversé. Elle lui sourit doucement et l’attira vers elle.

- Chut, Clay. Calme-toi. C’est terminé, je suis là maintenant…

Sans un mot, il se laissa aller contre elle, savourant simplement le bonheur de la retrouver bien vivante. Il serait toujours temps, plus tard, de lui avouer la vérité….

A suivre...

Dispensaire de Makatéa
Plus tard…

Harm était alité depuis quelques heures seulement mais il commençait déjà à devenir fou. Il n’était pas fan des hôpitaux, loin de là même, et encore plus quand il n’y avait personne d’autre que lui et qu’il faisait une chaleur étouffante à l’extérieur. Les ventilateurs tournaient à plein régime au-dessus des rangées de lits du grand dortoir mais le peu d’air qu’ils brassaient ne parvenaient pas à enlever la moiteur qui régnait dans la pièce.

Harm était allongé en bas de pyjama et torse nu, adossé aux barreaux en fer du lit blanc et tentait tant bien que mal de s’occuper. Heureusement, Philippe lui avait apporté un jeu de cartes et il essayait de les lancer une par une dans le bassinet qu’il avait déposé au fond de son lit. Mais, avec le bras gauche en écharpe, c’était loin d’être évident et il ratait souvent sa cible.

La porte d’entrée entourée d’une moustiquaire grinça et il leva la tête pour voir Mac s’avancer vers lui, un sourire sur le visage. Elle avait revêtu un jeans qui épousait parfaitement sa silhouette et un top blanc qui faisait ressortir l’éclat de son bronzage.

- Salut, dit-elle.

- Salut.

- Toujours actif ? demanda-t-elle en désignant les cartes de la tête.

- Oui, répondit-il, presque gêné devant elle.

- Comment ça va ?

- Oh, bien…ça n’était pas très méchant, répondit-il en désignant le bandage qui lui maintenait le bras en place. Et vous, votre… ?

- Ça va, dit-elle en touchant sa cicatrice.

- Tant mieux.

Ils s’observèrent un moment en silence.

- Alors, qu’est-ce qu’on fait ? demanda finalement Mac dans un murmure.

- Pardon ?

- Tous les deux.

Harm haussa les épaules.

- De quoi vous parlez ? demanda-t-il avec un rire gêné.

- Vous le savez très bien, déclara simplement Mac sans se démonter.

Elle s’approcha un peu plus et s’assit sur le bord du lit à sa hauteur. Elle ne pouvait pas laisser une nouvelle fois les choses en plan entre eux. Elle voulait savoir exactement où elle en était pour pouvoir prendre les décisions qui s’imposaient. S’il la rejetait à nouveau, elle saurait au moins à quoi s’en tenir et ne tenterait plus de revenir vers lui.

- Ça ne représente rien ce qu’il y a eu entre nous ? lui demanda-t-elle doucement les larmes aux yeux. C’était simplement ce qui arrive quand un homme et une femme se retrouvent sur une île déserte ? Tout ce que vous avez dit sur…

- Ça représente quelque chose, la coupa Harm dans un murmure.

- Quelque chose…murmura Mac.

- Oui, souffla Harm avec un petit sourire triste.

- Alors, et maintenant ? demanda Mac en ne sachant pas si elle voulait connaître la réponse.

Elle voulait espérer, elle voulait y croire mais quelque chose dans l’attitude de Harm l’empêchait de sentir une joie sans bornes l’envahir.

Harm soupira.

- Écoutez, je suis quelqu’un de routinier maintenant. Vous avez toutes sortes d’opportunités à Washington. Il vous faut quelqu’un de…plus jeune…avec une situation.

- Attendez, vous ne pensez pas que c’est à moi d’en décider ?

- Regardons les choses en face, Mac. Vous ne viendrez pas vivre ici pour être mon co-pilote en abandonnant votre carrière. Et je n’irais pas vivre à Washington pour être un homme au foyer ou que sais-je encore. Alors où est-ce que ça nous mène ?

Mac déglutit avec difficulté et retint ses larmes. Elle ne voulait pas craquer devant lui et lui montrer sa faiblesse. Ainsi, il ne croyait pas en elle, en sa capacité de tout abandonner pour lui…Elle ravala sa fierté et le fait d’être à nouveau rejetée par lui et se redressa. Elle releva la tête mais regarda partout sauf vers lui.

- Je n’en sais rien, nulle part, j’imagine, murmura-t-elle.

- Alors évitons de compliquer les choses, déclara Harm en voyant, malgré tout, la peine qu’il lui faisait.

- Oh, c’est vrai, vous aimez les choses simples, rétorqua ironiquement Mac.

Harm déglutit.

- Oui.

- D’accord, acquiesça Mac en se mordant les lèvres.

Elle se leva et joua quelques instants avec un bout du drap avant de le relâcher et de regarder Harm.

- Alors bonne chance. J’imagine que c’est ce qu’on doit dire dans ce genre de situation.

- Bonne chance à vous aussi.

- J’espère que tout ira bien…pour vous, souffla-t-elle avant de se détourner et de se diriger d’un pas rapide vers la sortie sans se retourner.

Harm la regarda s’éloigner à contre cœur. Il n’était pas très fier de ce qu’il venait de faire mais c’était la meilleure solution. Depuis qu’il était alité, il avait eu le temps de retourner la question et leurs options dans sa tête et il n’avait trouvé aucune solution. Trop de choses étaient à prendre en compte, trop de facteurs…et il était probablement trop tard pour eux. Là-bas, sur cette île déserte, alors qu’ils étaient seuls au monde loin de tout, oui, tout était possible. Mais maintenant, de retour dans le monde réel, leur histoire n’avait pas d’autre issue que de se terminer ainsi…


A suivre...

J'ADORE TOUJOURS AUTANT
VIVEMENT LA SUITE!!!

Aéroport de Papeete

Clay et Mac étaient assis côte à côte dans la salle d’embarquement en attendant le vol qui allait les ramener chez eux et vers l’hiver. Silencieux, chacun était plongé dans ses pensées. L’un pensait à ce qu’il avait fait…l’autre à ce qu’il n’avait pas fait. Clay se retourna finalement vers Mac.

- Voilà, plus que 14h et retour à la réalité, lui souffla-t-il.

Mac ne répondit rien avant de soupirer au bout de quelques secondes. Elle se retourna vers lui.

- Clay, je crois qu’il vaut mieux ne pas nous marier.

- Quoi ? Mais, et pourquoi ?

- Parce que ce n’est pas raisonnable qu’un homme et une femme se marient alors qu’une menace plane au-dessus de leurs têtes.

- Oh, si tu savais comme je m’en veux, Sarah. Je te l’ai dit, je n’étais pas dans mon état normal et tout ça ne représentait rien pour moi. Je t’aime et…gémit-il en attrapant sa main. Et je veux que tu deviennes ma femme. Pardonne-moi, j’étais bouleversé. Et elle, elle a enlevé son chemisier et c’était, Oh Mon Dieu ! bégaya-t-il. Mais…je…je suis parti tout de suite, c’est vrai. Je suis retourné dans notre chambre, j’ai essayé de dormir mais je pensais à toi. Je pensais…oh, je ne savais pas si tu étais morte ou si…si…alors, je suis retourné à son bungalow, tu sais, histoire de…et elle, Sarah, elle est venue m’ouvrir avec les…les seins à l’air…

- Qui ? demanda Mac en ne comprenant pas où il voulait en venir.

- Angélica !

- Tu as dormi avec Angélica ? demanda Mac, incrédule.

Et dire qu’elle avait laissé passé quelques heures de bonheur avec Harm alors que son fiancé pendant ce temps-là s’envoyait en l’air avec une poupée brune…Elle ne savait pas quoi ressentir tant elle était assaillie par des sentiments diverses. De la colère, de la tristesse, de la déception, du soulagement ?

- Non mais…Tu plaisantes, dormi ? dit Clay en levant les yeux au ciel.

Mais devant la mine de Mac, il ravala son air entendu.

- Tu n’étais pas au courant ?

- Comment l’aurais-je su ? rétorqua Mac que cette révélation laissait bizarrement de glace.

- Attends, tu as dit qu’une menace planait au-dessus de nos têtes. Mais…qu’est-ce que tu veux dire ?

- Harm et moi, répondit simplement Mac.

- Aha ! s’exclama Clay d’un air suspicieux.

- Oh, Clay, quelque-chose s’est passé. Quelque chose qui ne serait jamais arrivé si toi et moi nous avions vraiment été…

- …amoureux, termina tristement Clay.

Mac opina de la tête et soupira. Elle regarda Clay puis sa main avant de faire glisser le solitaire en diamant de son doigt. Elle regarda la pierre d’un air pensif avant de la mettre dans la main de Clay.

- Embarquement immédiat du vol 738 à destination de Washington…Tous les passagers sont invités à se présenter en porte d’embarquement Numéro 3.

La voix de l’hôtesse les ramena à la réalité et ils se regardèrent. Résignés, ils attrapèrent leurs sacs en silence et se dirigèrent vers la porte en question, suivant le flot de touristes qui rentraient chez eux. Quand se fut à leur tour de présenter leurs billets, Mac sembla hésiter quelques secondes mais finit par se résigner. Elle avait eu sa réponse, il était temps pour elle de passer à autre chose…


A suivre...

Trop trop bien.
Vivement la suite!!!

Aéroport de Papeete
Quelques minutes plus tard, sur le tarmac…

Harm descendit de l’hélicoptère de son ami Stan et, après un signe de la main pour le remercier de l’avoir emmené, il se mit à courir en direction du terminal 3. Son bras en écharpe ne lui facilitait pas les choses et lui faisait horriblement mal mais il devait tout faire pour ne pas arriver trop tard. Depuis que Mac avait quitté l’hôpital, son air déçu et résigné et ses yeux larmoyants ne l’avaient pas quitté et une évidence c’était imposée à lui : malgré tous les obstacles qui s’annonçaient, il ne pouvait vivre sans Mac qu’il venait de retrouver. Une chose lui avait réellement manqué, une seule depuis son départ de Washington, et il venait de comprendre que c’était Mac. Le tout était qu’il parvienne à temps à l’avion et, surtout que, pour une fois, il parvienne à exprimer clairement à Mac le fond de sa pensée.

Il aperçut un avion en bout de piste qui commençait à rouler et il accéléra l’allure. Il se mit à faire de grands signes en direction du cockpit. Il ne savait pas s’il s’agissait du bon avion mais, dans le doute…

- Hey ! Où est l’avion pour Washington ? demanda-t-il à un des employés se trouvant sur le tarmac.

- Là-bas, répondit le jeune homme en confirmant ainsi les craintes de Harm avec son doigt en désignant l’appareil.

Harm déglutit : c’était trop tard. Elle partait. Il regarda, la gorge serrée et un nœud à l’estomac, l’avion accélérer puis monter progressivement dans le ciel. C’était fini. Une fois de plus, il avait tout gâché et laissé passer sa chance d’un bonheur tant désiré. Dépité, il fit demi-tour et commença à se diriger vers le bâtiment principal de l’aéroport.

C’est alors qu’un brouhaha et des éclats de voix sur sa droite lui firent tourner la tête et un grand sourire éclaira son visage. Sur le tarmac, elle était là, en grande discussion avec deux douaniers français. Il accéléra le pas dans leur direction.

- Je suis descendue de cet avion, ce n’est quand même pas un crime ! entendit-il Mac s’exclamer en arrivant à la hauteur du petit groupe. Mais enfin, c’est ridicule ! Vous n’allez pas fouiller mes bagages !

- Vous savez, on ne fait qu’appliquer le règlement, Madame, répondit calmement le douanier.

Harm était derrière elle et Mac ne l’avait toujours pas vu.

- Je vous en prie ! Tout ce qui compte c’est que je reste ici ! gémit-elle.

- Ouvrez vos sacs ! dit Harm.

Tout le petit groupe s’interrompit et se tourna vers la voix. Mac resta figée quelques secondes tandis que Harm s’approchait.

- Vous êtes là, souffla-t-elle.

- Salut Harm, tu la connais ? demanda un des douaniers.

- Oui, bien sûr, il n’y a pas de problème. C’est une amie, ne t’en fais pas, répondit Harm avec un grand sourire en dévisageant Mac.

Sans attendre la réponse du douanier, Harm attira Mac à l’écart, sans quitter son regard.

- Pourquoi…pourquoi vous êtes descendue de l’avion ? demanda-t-il. Qu’est-ce que vous…

- Pourquoi ? Pourquoi vous êtes venu ? rétorqua-t-elle.

- Je…je me suis dit que ma vie était…hum…TROP simple.

- C’est vrai ? demanda Mac avec un petit sourire.

- Oui, j’ai eu envie de terriblement la compliquer.

- Oh, souffla Mac avec un grand sourire avant que les lèvres de Harm ne s’emparent des siennes.

Il n’y avait rien de violent ou de passionné dans ce baiser. C’était simplement le baiser d’un homme qui remettait son cœur entre les mains de la femme qu’il aimait. Au doux contact, Mac enroula les bras autour de la nuque de Harm et se laissa porter par la magie du moment. Il faisait chaud, il y avait une légère brise et l’homme qu’elle aimait la faisait se sentir la plus chérie des femmes. Après de longues minutes, Mac se dégagea légèrement et le regarda dans les yeux.

- Bon alors, où on va ? demanda-t-elle l’air mutin.

- Euh, tu habites Washington, toi, hein, c’est bien ça ? plaisanta-t-il.

- Ouais, acquiesça Mac en roulant des yeux.

- Oh, alors je ne crois pas que je pourrais attendre aussi longtemps. On va chez moi, dit-il en l’attirant derrière lui par la main.

- Oh oui, ta petite maison sur la plage.

- Euh, ça ressemble plus à une cabane en fait, tu sais.

- Une cabane ?

- Oui. C’est euh… très modeste.

- Hum…mais, tu as quand même un lit, non ?

- Tu vas pinailler comme ça pour tout ? demanda Harm dans un éclat de rire.

- Peut-être…

- C’est ce qu’on verra ! s’exclama Harm avant de se mettre à courir.

Mac le suivit en rigolant mais, au bout de quelques mètres, Harm s’arrêta brusquement et se tourna vers elle, un air sérieux sur le visage.

- Quoi ? demanda Mac subitement inquiète.

- Creswell ne va pas être content, dit-il simplement.

- Je m’en moque. Tu as déjà tout sacrifié une fois pour moi, c’est à mon tour. Il n’y a plus que toi, moi, Makatéa et la dizaine d’enfants que tu vas me faire, répondit Mac en laissant courir une main caressante sur son torse.

- Hey tu sais, je ne suis plus tout jeune, se défendit Harm.

- Quoi ? Et ce que tu ne m’as pas dit il y a à peine quelques jours que toi et ton appareil étiez…comment as-tu dit déjà… « on est plus très jeune, mais on est à la hauteur »…Alors…il est temps de le prouver, Matelot !

Et dans un éclat de rire, elle déposa un baiser sonore sur les lèvres d’un Harm sans voix avant de le prendre d’une main et de héler un taxi de l’autre. Ils avaient tellement de temps à rattraper…

Épilogue

Depuis qu’elle était revenue de son rendez-vous, Mac faisait les cent pas sur la terrasse de la villa qu’ils avaient acheté quelques semaines après son installation définitive sur l’île. Insensible à la vue de l’océan et de la plage qui s’offrait à elle, elle ruminait en regardant le sol, attendant impatiemment le retour de son homme.

Enfin, elle entendit la porte d’entrée claquer et le « Salut, je suis là ! » jovial de Harm. Elle arrêta instantanément ses allées et venues et se tourna vers la baie vitrée en croisant les bras sur sa poitrine, prête à l’accueillir comme il se devait. N’ayant obtenu aucune réponse, Harm se dirigea vers la terrasse et eut un moment d’arrêt en voyant le regard noir que sa dulcinée lui lançait.

- Ok, qu’est-ce que j’ai encore fait ? demanda-t-il de but en blanc.

Il la connaissait bien. Il n’était pas nécessaire quand elle avait cette mine renfrognée de tenter de l’amadouer avec un baiser ou un mot tendre.

- Il faut toujours que tu n’en fasses qu’à ta tête, hein ? s’exclama Mac.

Harm la regarda, interdit, réfléchissant à mille à l’heure à ce qu’il avait bien pu faire pour la mettre dans cet état. Les premiers mois de leur relation avaient été idylliques mais les choses étaient devenues un peu plus tendues quand Mac avait apprit qu’elle aurait du mal à concevoir un enfant. Oh, bien sûr, ils s’aimaient toujours autant mais les humeurs de sa fiancée étaient aussi changeantes que la météo de Makatéa. Toutefois, il avait gardé espoir pour deux : 4% de chances ne signifiaient pas 0.

- Et je peux savoir ce que j’ai fais cette fois-ci ? demanda calmement Harm, habitué à ces sautes d’humeur.

- On te dit non, qu’il n’y a aucune chance mais…noooooooon, Monsieur insiste !

- Je suis perdu là, Mac, répondit Harm en levant les bras au ciel.

- Tu obtiens toujours ce que tu veux, hein ? demanda-t-elle en tapant nerveusement du pied en se plantant devant lui.

Il la dévisagea comme si elle avait perdu la tête.

- Et pour quelle raison me cries-tu après exactement ? rétorqua-t-il en croisant à son tour les bras devant lui.

- Je suis enceinte, répondit Mac d’une voix blanche.

- Enceinte ?! s’exclama Harm dont le cœur venait subitement de s’accélérer. Mais, c’est fabuleux ! ajouta-t-il en la prenant dans ses bras.

- Fabuleux ? railla Mac en se dégageant vivement de son étreinte.

Harm la contempla en silence, avec un regard d’incompréhension mêlée d’inquiétude. Pourquoi réagissait-elle ainsi alors que ce bébé était leur plus cher désir ?

- Je ne comprends pas, finit-il par dire simplement.

- Tu as déjà été enceinte pendant la période chaude ? Hein, dis-moi ?

Harm souleva un sourcil en commençant à se demander si elle était vraiment sérieuse ou bien si elle le faisait marcher. Mais, avant qu’il n’arrive à la fin de son raisonnement, Mac éclata en sanglots avant de se mettre à rire nerveusement.

- Euh…tu vas bien ? tenta Harm en tendant une main hésitante vers elle.

- Oh, Harm, je suis tellement désolée, gémit Mac en se jetant dans ses bras.

Harm ne dit rien, se contentant de l’étreindre.

- Je suis si gênée de te gâcher cette bonne nouvelle mais…je crois que mes hormones ont prit le dessus…dit-elle d’une toute petite voix en levant les yeux vers lui. Je ne sais plus où j’en suis, ni ce que je dis ou fait…

Harm lui lança un de ses fameux sourires.

- En même temps, ça n’est pas comme si je n’étais pas habitué…plaisanta-t-il en levant les sourcils.

- Goujat ! s’exclama Mac en le frappant sur le torse avant de rire.

- Alors…c’est pour quand ? demanda Harm.

- Sept mois…

- Bien, ça nous laisse le temps.

- Le temps de quoi ? demanda Mac d’un air suspicieux.

- Le temps de nous marier, répondit simplement Harm en prenant une de ses mains pour y déposer un baiser.

Mac déglutit.

- Tu ne dois pas te sentir obligé de…

- Arrête ça tout de suite, Mackenzie. Depuis le jour de notre rencontre, cela a toujours été mon but…et tu le sais.

- Je sais, répondit Mac en posant tendrement une main sur sa joue. Mais, on avait dit qu’on ne précipiterait pas les choses…Et puis, on n’a pas le temps de tout organiser. Et le médecin a dit que je devais me ménager…

- Oh, tu sais…Je pensais juste à quelque chose de simple : toi, moi, la plage, le coucher de soleil, les cocotiers et le prêtre…Il sera toujours temps de faire quelque chose de plus conventionnel plus tard, avec nos amis…Qu’est-ce que tu en dis ?

Mac ne répondit rien et se contenta de sourire. Elle le prit par la main et l’entraîna à l’intérieur de la maison.

- Euh, Mac…Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué…j’attends une réponse.

- Je sais…mais…j’ai une autre idée en tête pour l’instant, dit-elle en l’entraînant vers leur chambre avec un sourire mutin. Et puis, tu connais ma réponse…

- Vraiment ? souffla-t-il contre son oreille en enlaçant sa taille encore fine par derrière.

- Oh, oui, je crois qu’il n’y a aucun doute, répondit-elle en frissonnant.

- Et je présume que tu vas me le prouver…c’est pour ça qu’on est ici ? demanda innocemment Harm en arrivant près du lit.

Mac tourna dans ses bras et le fit pivoter de façon à ce qu’il se retrouve dos au lit. En silence, elle déboutonna avec frénésie la chemise de son futur époux et la fit glisser le long de ses bras avant de la jeter à l’autre bout de la pièce.

- Oh, on est impatiente, Mackenzie.

Mac rigola et posa une de ses mains sur le torse nu de Harm. D’un geste vif, elle défit sa ceinture et la fit glisser des passants de son jeans avant de pousser Harm sur le lit où il tomba lourdement, prêt à se laisser faire. Il devait bien avouer qu’il adorait quand Mac prenait les choses en mains. Sans perdre une minute, elle le suivit, se mit à califourchon sur lui et posa ses mains de part et d’autre de son visage. Elle se pencha vers lui et murmura contre ses lèvres :

- Les hormones tu sais…les hormones…

Harm ouvrit la bouche pour rétorquer mais sa réponse fut étouffée par le baiser passionné de Mac. Oh oui, les mois à venir s’annonçaient…intenses !

FIN