Dédiée à Finou avec qui chaque nuit, je refais le monde
Qu'est ce que seraien nos nuits, sans nos analyses méga poussées de not' chouchoute di namour
Alala... à chaque fois, un nouvel aspect de Mac apparaît, me rendant encore plus mordue que je le suis... Mais en même temps, elle est tellement parfaite...
Je préfère m'arrêter là, avant de commencer à pleurer...
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Loving WaltzHarm observait chaque personne présente dans la salle. La musique en fond, quelques couples dansaient sur les notes du premier slow de la soirée.
Son regard se posa alors sur Harriet et Bud qui progressaient sur la piste, serrés l’un contre l’autre, les yeux fermés et cet air paisible sur le visage.
En les observant ainsi, personne ne pouvait voir la difficulté qu’endurait Bud en accomplissant cette danse qui semblait pourtant si anodine. Le jeune lieutenant lui avait avoué, plus tôt dans la journée, alors qu’ils travaillaient sur un dossier, que sa jambe l’élançait depuis quelques jours mais que malgré cela, il tiendrait sa promesse de faire danser sa femme jusqu’au bout de la nuit. Il avait trouvé cela attendrissant et avait sourit en se rendant compte de ce que pouvait faire faire l’amour à un homme.
Son verre de bourbon à la main, le regard dans le vague, il ne remarqua pas la présence de sa partenaire qui venait de le rejoindre.
« Ils semblent être seuls au monde »
Interrompu dans ses pensées, Harm baissa les yeux vers Mac qui regardait le jeune couple. Il était d’accord avec elle, ils n’étaient que tous les deux sur la piste. Etrangement, Harm se rendit compte que la même impression le submergeait alors qu’il était en présence de sa partenaire.
« Vous voulez danser ? »
Avant même de connaître la réponse, il posa son verre sur l’une des tables et empoigna la main de Mac qui se laissa guider jusqu’au milieu de la piste. Le second slow de la soirée commençait.
Il posa sa main gauche au creux des reins de sa partenaire, se demandant pendant une seconde s’il n’était pas trop confiant, mais le sourire sur les lèvres de Mac chassa rapidement ses doutes.
Il attrapa de sa main libre, celle de Mac qu’il posa contre son torse. Mac s’approcha doucement de lui, réduisant totalement l’infime distance qui les séparait.
L’un contre l’autre, ils se laissèrent porter par les notes de musique. Son menton appuyé légèrement contre le front de la jeune femme lui donna un léger aperçu de ce que pouvait vivre Bud chaque jour passé au côté d’Harriet. Il se surprit à le jalouser un petit peu, mais c’était une sensation si agréable, qu’il était facile de s’y perdre pour toujours.
« Tout va bien ? »
Il n’avait pas particulièrement envie de faire la conversation mais c’était pour lui le seul moyen de ne pas totalement se perdre dans cette étreinte. Et puis, cela faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient pas eu une conversation anodine.
« Oui, pourquoi cette question ? »
Elle l’avait regardé avec un brin de surprise mais son expression avait rapidement laissé place à un certain pétillement dans ses yeux, signe qu’elle s’amusait de la question.
« Ca faisait longtemps »
Trop longtemps. Ils ne se voyaient plus qu’au bureau, entre deux portes. Il avait tenté de remédier à la situation mais à chaque fois, elle avait quelque chose d’autre à faire.
« Vous avez quelqu’un en ce moment ? »
Elle fronça simplement les sourcils avant de finalement reprendre un air plus posé. A quoi bon lutter.
« Plus ou moins »
Le cœur de Harm se serra plus qu’il ne l’aurait voulu à cette révélation. Mais à quoi s’attendait-il ? Elle était une jeune femme remarquable. Irritante parfois, mais tout de même remarquable.
Elle était tout ce qu’il admirait : la ténacité, l’ambition, la loyauté, la passion mais également la fragilité qui était de loin l’aspect qu’il préférait chez elle.
Bien que ce trait de personnalité ait été le plus rare, il aimait cette facette de Sarah Mackenzie. Celle qui était fragile et vulnérable mais qui dégageait malgré tout une certaine force.
« Vous le méritez. Quand aurons-nous la chance de le rencontrer ? »
Il aurait aimé lui avouer que son cœur se tordait de douleur à la simple idée qu’elle puisse trouver refuge dans les bras d’un autre que lui.
Il se trouvait même mielleux sur ce coup, avec cette histoire de pincement au cœur. Il devait avoir trop forcé sur les films romantiques avec Mattie.
« Nous devons mettre certaines choses au point »
Alors, elle avait réellement quelqu’un. Pendant une seconde, il avait imaginé qu’elle avait répondu cela juste pour rester évasive sur sa vie privée, comme elle le faisait assez souvent.
« Je suis certaine que vous l’adoreriez »
Cette histoire semblait plus sérieuse qu’il n’y paraissait. En bon ami, il devait lui demander des détails sur l’homme qui avait réussi à capturer le cœur de sa marine, bien que l’idée d’en apprendre plus sur cet homme lui fendait un peu plus le cœur.
« Ah oui »
« Il est plutôt charmant et il danse magnifiquement bien »
Elle pensait donc à lui pendant qu’ils dansaient ensemble. Inconsciemment, il resserra son étreinte sur elle, comme s’il voulait garder ces quelques instants volés à cet homme.
« Mieux que moi ? »
« Tout aussi bien que vous »
« Pourquoi n’est-il pas ici, ce soir ? »
« Je n’ai pas dit qu’il n’était pas là »
Il ne savait pas si elle plaisantait ou non. Cela faisait si longtemps qu’ils n’avaient plus eu une conversation légère. Le pétillement de ces yeux lui montra qu’elle s’amusait de la situation.
Alors pourquoi pouvait-il sentir leurs cœurs battre plus vite ?
« Qu’a-t-il fait pour gagner le cœur d’une marine ? »
Il posait la question avec une certaine désinvolture, bien qu’au fond de lui, il espérait avoir des précieux renseignements sur la façon d’accéder au cœur de Sarah Mackenzie.
« Beaucoup de choses. Certaines stupides, d’autres non »
Lui-même était coupable de la plus grande stupidité quand il s’agissait de sa partenaire. Il comprenait mieux Bud et sa volonté de tenir sa promesse de faire danser Harriet jusqu’au bout de la nuit. Rien n’était insurmontable lorsque l’on le faisait pour la femme qu’on aimait.
Cette révélation ne le fit même pas sourciller. Cela sonnait comme une évidence.
« L’homme amoureux est capable de bien des choses pour la femme qu’il aime »
Il remarqua un certain trouble dans ses yeux chocolat. Elle devait certainement encore penser à lui.
« Je ne sais pas s’il est amoureux »
Il ne cacha pas sa surprise. Comment ne pouvait-on pas être, même un petit peu, amoureux de Sarah Mackenzie. Mic Brumby avait facilement cerné le problème. Tous ceux qui connaissaient Mac, était irrémédiablement un peu, voir très, amoureux d’elle.
« S’il ne l’est pas, c’est un homme stupide. Et vous l’êtes-vous ? »
« Amoureuse de lui ? Totalement »
Un autre pincement au cœur. Heureux homme celui qui possédait le cœur de la jeune femme.
« Il sait faire ressortir la meilleure part de moi-même »
Cet aveu lui fit prendre conscience que ce petit bout de femme doutait toujours des qualités qui l’habitaient.
« Vous êtes quelqu’un de bien. Ne laissez jamais personne vous dire le contraire »
« Merci, Harm »
« Est-il au courant ? »
« Il le sait, sans réellement le savoir »
Il fronça les sourcils à l’ambigüité de la phrase. Cela n’avait aucun sens pour lui.
« Vous devriez le lui dire »
« Comment ? »
Harm réfléchit à la question. Quelle était la meilleure façon pour avouer ses sentiments ? Celui qui avait dit que l’amour était une chose facile était quelqu’un de stupide.
« Il faut le regarder dans les yeux »
Ses yeux s’accrochèrent aux siens. Il aurait pu se perdre dans ses yeux chocolats jusqu’à la fin de sa vie.
« Et le lui dire »
« Lui dire quoi ? »
« Quelque chose comme un ‘je t’aime’ »
Son cœur rata un battement alors qu’il venait tout simplement de matérialiser une de ses pensées les plus profondes.
« Cela semble si facile »
« Ca l’est »
Elle baissa les yeux rompant le lien qu’il y avait eu entre eux. Tout à coup, Harm se sentit vide de tout sens. Comme si la rupture du contact visuel avait emporté avec elle, une partie de son âme.
Mais avant que ses pensées n’aillent plus loin, elle releva la tête et plongea son regard dans le sien.
Il voyait un certain trouble et une certaine appréhension dans les yeux de sa partenaire. Elle n’avait pas l’air aussi sereine qu’au début de cette danse.
« Je peux vous dire quelque chose »
« Bien sûr, tout ce que vous voulez »
« Je… je vous remercie »
Harm avait conscience que ce n’était pas exactement ce qu’elle avait voulu dire. Il le remarqua au léger soupir qui s’échappait d’elle et ce petit rictus qui apparaissait dès qu’elle était contrariée par quelque chose.
Puis une idée folle s’empara de lui. Cela semblait si irréel, mais à y repenser, pas totalement impossible.
« Il y a également une autre façon de le lui avouer »
« Ah oui »
Il acquiesça simplement, tout en se mordant doucement la lèvre inférieure.
« Il peut vous poser une question comme ‘vous m’aimez’ et vous pouvez y répondre par… »
« … Oui »
Ils ne se quittaient plus des yeux. Alors c’était donc lui, l’heureux homme. Il n’y avait plus de doute. Elle avait cette lueur dans ses yeux qu’il avait toujours espéré voir quand elle le regardait.
« En effet, et l’homme pourrait répondre ‘moi aussi’ »
Et il fut certain d’avoir raison en voyant les yeux de Mac se remplir de larmes. Il avait la chance de profiter de la cette part de fragilité qu’il aimait tant.
S’ils avaient été dans un autre lieu, il l’aurait embrassé. Mais la présence de tout le gratin de Washington le retint. A la place de cela, il ramena leurs mains jointes à ses lèvres et posa délicatement un baiser sans jamais rompre le contact visuel.
Il sut également à ce moment qu’il voulait la faire danser jusqu’au bout de la nuit. Il était même prêt à les faire progresser sur la piste toute leur vie. Il était si bon de se perdre dans les bras de la femme qu’on aimait.
Etrangement, il ne jalousait plus Bud.
« Et si nous dansions »
« C’est ce que nous faisons, Harm »
Elle se mit à rire.
« Jusqu’à ce que la mort nous sépare »
Elle leva les yeux vers lui, surprise et déconcertée. Mais rapidement son sourire vint éclaircir son visage. Elle s’étira légèrement vers son oreille et lui murmura doucement :
« Quand je disais que vous alliez l’adorez »
Harm soupira de plaisir alors que les lèvres de Mac effleuraient délicatement sa joue pour mourir sur la commissure de ses lèvres.
Au diable, le monde qui les entourait.
« Pour ce qui est de danser jusqu’à la fin de nos vies, finissons d’abord cette danse »
« Je n’admettrais pas une autre réponse que oui »
« Ca tombe bien, je n’avais rien d’autre à répondre »
FIN.