Alors voilà ce qui ressort à 4h du matin, quand la fatigue nous guette mais que l'envie n'est pas là pour aller dodoter !
Mirciiiiiiiiiiii à ma biquette pour la relecture (tjs des pb de féminins)
Et mirciiiiiiiiii Finou qui me suit dans mes délires noctures ! Alala parfois un rien nous fait perdre les pédales pour complètement délirer sur un détail
Alors bonne lecture
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Un charmant syndrome
_Vous avez le syndrome du prince charmant
Mac leva les yeux et rit sournoisement.
_Le syndrome du prince charmant, je ne pense pas, répondit-elle sarcastique
_Expliquez-vous, qu’en est-il avec Harmon Rabb ?
_C’est l’anti-prince par excellence, commença Mac sournoise. Il n’a rien qui nous amènerait à penser que c’est un prince venu sauver sa princesse, continua-t-elle sur le même ton. Bien sûr, il aime être le sauveur de la veuve et de l’orphelin, mais il n’est incontestablement pas un prince charmant
_Pourtant vous l’aimez, affirma plus que demanda le docteur McCool
_Plus que tout, avoua Mac dans un murmure.
Son ton était devenu tout à coup gêné et ému.
_Alors êtes-vous attirée par les mauvais garçons ?
Mac entremêla ses doigts et les posa sur sa jupe kaki.
_On pourrait le croire. Un alcoolique : Chris, puis il y a eu Dalton qui s’avérait être un profiteur plus qu’un amant et surtout il a voué une obsession après notre rupture qui l’a conduit à la mort.
Elle parlait d’une voix plate qu’elle ne se connaissait pas.
_Ensuite, il y a eu Mic, gentil bien sûr mais il ne pouvait s’empêcher de narguer Harm ! Pas très loyal, énuméra-t-elle tout en levant les yeux au ciel. Puis la cerise sur le gâteau, la crème des crèmes, John !
Sa voix était montée dans les aigus, signe de son agacement.
_Vous a-t-il déçu ? Blessé ? Écœuré ? Demanda la psychologue en tentant d’entrer dans le vif du sujet
_Je peux utiliser mon joker, demanda Mac pince sans rire. En fait, il a fait les trois en même temps, mais le pire de tout, je me sens complètement stupide d’avoir marché dans sa combine !
Elle se leva furax et se dirigea vers la bibliothèque. Depuis leur premier entretien, dès qu’elle se sentait agresser ou en danger, elle se réfugiait près des livres qu’elle s’amusait à caresser du bout des doigts tout en ignorant la femme qui ne cessait de l’observer depuis l’autre bout de la pièce.
_Et Harm ?
_Harm… Il n’y a rien ! Nous nous tournons autour, nous flirtons, un baiser par-ci, un baiser par-là, une promesse, des sourires…
Elle frappa dans ses mains tout en se retournant vers le docteur McCool
_Et puis, il y a le clash !
_Est-ce le cas, ces derniers temps ? Demanda la jeune femme en connaissant déjà la réponse
_En ce moment, c’est un véritable amour, avoua Mac en baissant les yeux. On pourrait dire que c’est un prince, mais dès alors, je le repousse !
Elle soupira et reboutonna le premier bouton qui venait de s’ouvrir.
_Alors le syndrome du prince charmant, désolée de vous le dire, docteur, mais je n’y crois pas trop ! Je suis de celles qui espèrent l’antipode du prince charmant
_Un homme comme votre père, osa-t-elle
Mac redressa la tête et défia le médecin du regard.
_Vous êtes en train de dire que je cherche un alcoolique qui serait capable de lever la main sur moi et qui délaisserait sa fille pour une bouteille de whisky, demanda-t-elle entre la colère et la peur.
_Je n’irai pas jusque là, mais d’un homme qui ne vous montre qu’un intérêt quand celui-ci lui est profitable
_Harm n’a jamais tenté de profiter de la situation, dit-elle d’une voix basse plus pour elle que pour le médecin
_Avez-vous pardonnée à votre père ?
_J’ai essayé, je pense avoir réussi, dit-elle tout en s’asseyant dans le fauteuil.
_Et votre mère ?
_Après mon père, ma mère, dit-elle en soupirant. Vous n’avez pas l’intention de faire toute la famille, demanda sarcastiquement Mac
_Vous savez être sarcastique n’a jamais aidé mes patients à comprendre leurs maux
_Ils ne sont pas moi ! Répondit-elle en la défiant du regard
_Vous vous sentez mieux à me défier ?
_J’ai l’impression d’avoir au moins le contrôle sur quelque chose
_Et si je vous dis que vous n’avez pas le contrôle, dit calmement la psychologue. J’en apprends plus par vos gestes et défis que vous ne le pensez !
La doctoresse savait qu’elle jouait en terrain miné. Surtout avec Sarah Mackenzie comme patiente.
_Oh, je suis curieuse de savoir ce que vous avez appris sur moi, dit-elle en lui lâchant un sourire sournois. Rien de compromettant, j’espère
McCool se leva et vint s’asseoir derrière son bureau. Sarah Mackenzie voulait jouer, elle allait être servi.
_Vous êtes une enfant blessée, commença la psychologue tout en suivant Mac du regard.
Mac s’assit devant le bureau et écoutait avec attention.
_Vous avez essayée de panser vos blessures toute seule, mais en vain. Un élément extérieur a toujours fait en sorte de rouvrir cette vieille cicatrice, continua-t-elle sans la quitter des yeux. Chris, Dalton, Mic, John ont été des éléments qui vous ont réconforter dans l’opinion que vous vous faîtes de vous-même, celle qui dit que vous ne valez pas mieux que vos parents.
Elle marqua un temps et remarqua que Mac n’avait plus l’air si sûre d’elle.
_Puis, il y a Harm, cet élément qui tente tant bien que mal de vous montrer que vous avez tort ! Dit-elle plus gentiment. La seule raison qui vous pousse à le rejeter est que vous avez peur parce qu’il vous éloigne de l’idée que vous vous faîtes de vous-même.
Le visage de Mac se décomposa.
_Et qu’alors, dès l’instant où il vous réconforterait dans l’idée que vous n’êtes pas comme vos parents, une nouvelle crainte, pire encore que celle que vous ressentez depuis enfant, viendrait se rajouter.
_Celle où finalement Harm aurait eu tort, dit Mac dans un murmure, au bord des larmes.
Un silence se fit dans le cabinet.
_Dès l’instant où il s’avérait qu’il ait eu tort et que la réalité serait celle d’être comme vos parents, la chute serait fatale, termina le docteur McCool
Elle tendit un mouchoir à Mac qui, sans qu’elle ne veuille, avait commencé à pleurer.
_Mais qui est bien placé pour dire s’il a tort ou raison. Laissez lui vous prouvez que votre opinion n’est pas la seule à prendre en compte, dit le médecin avec conviction. Acceptez le fait que vous n’êtes pas comme vos parents !
_Superbe analyse, docteur ! Dit Mac avec un sourire gêné. Mais qui me dit que je ne suis pas comme eux ?
_Cessez de vous sentir responsable de leurs bêtises, dit le médecin sans répondre à la question de Mac. Ils n’ont pas su les assumer, ce n’est pas à vous d’en pâtir !
_Que faire alors ?
L’attitude de Mac avait considérablement changé depuis le début de l’entretien, au grand soulagement du docteur McCool. Après une dizaine de séance, elle avait enfin réussi à canaliser la colère du colonel Mackenzie.
_Vivez simplement votre vie en vous basant sur ce qu’elle est actuellement et non sur ce qu’elle a été par le passé, dit-elle en se penchant vers elle. Sortez de ce bureau et allez embrasser votre avenir, faîtes table rase du passé !
_Et si j’avais raison ! Demanda Mac en relevant la tête
_Et si vous aviez tort, lui renvoya la psychologue en lui souriant.
La séance toucha à sa fin. Sans une parole, elle accompagna Mac à la porte. Sa patiente lui fit un sourire timide avant de finalement fermer la porte sur elle.
[…]
Une nouvelle journée commençait pour le docteur McCool, capitaine de frégate dans l’aéronaval. Elle posa sa veste sur le dossier de sa chaise et mit sa mallette au pied de son bureau, comme tous les matins quand elle arrivait.
Elle alluma son ordinateur portable et remarqua que le bouton rouge de son répondeur clignotait.
Elle l’ignora le temps de consulter le planning de ses visites. Un nom retint son attention : Sarah Mackenzie.
Elle avait quitté le bureau un mois auparavant. En écrivant son rapport sur le patient, elle s’était demandée si elle n’était pas allée trop loin en poussant le colonel Mackenzie dans ses derniers retranchements.
Elle soupira et appuya finalement sur le bouton « play » de l’appareil.
« Capitaine McCool, je vous téléphonais pour vous informer que la conférence est repoussée au 15 de ce mois-ci»
Elle nota sur le coin du bloc note l’information. Elle vérifia la concordance dans son agenda quand le second message retint alors son attention
« Docteur McCool, c’est Sarah Mackenzie, il avait raison »
Le message court eut pour effet de faire sourire la psychologue. C’était dans des moments comme celui-ci qui lui rappelait qu’elle faisait le plus beau métier du monde.
[…]
A quelques kilomètres de là, dans un appartement de Washington, une femme apprenait les plaisirs de la vie à deux.
Un homme prenait plaisir à réveiller sa princesse.
_Bonjour princesse
_Bonjour mon prince
Loin d’être atteinte du syndrome du prince charmant, elle avait trouvé son prince. Sarah Mackenzie était devenue une princesse aux yeux du seul homme qu’elle n’avait jamais aimé.
FIN