Voici le début du chapitre 10. Comme il est plus loing que les autres, (il fait environ le double) je mets la première partie maintenant et l'autre cette nuit.
Merci pour vos commentaires
_______________________________________________________________________CHAPITRE DIX [1ère partie]
Le repas et la soirée se sont terminés tranquillement. Chacun rappela aux autres ses meilleurs souvenirs au JAG de Washington, et la nostalgie s’est installée petite à petite. Et avant que nous ne sombrions dans le pathétique, nous sommes montés tous nous coucher.
Meg m’a bien sûr réveillée, mais j’ai calé mon rythme sur le sien et je n’ai aucun problème pour me lever lui donner à manger la nuit. Ce qui n’est pas du tout le cas d’Harm. Il m’a beaucoup aidé mais c’est un gros dormeur au fond. Parfois, je ris toute seule en le voyant grogner lorsque le réveil sonne.
Cette nuit je me suis lovée contre lui. Je sais que ce soir sera important. Autant pour lui que pour moi. Nous avons quelques problèmes passagers de couple qu’il faut absolument qu’on résolve avant qu’ils ne prennent trop de place et qu’une routine ne s’installe. Harriet et Bud s’occuperont de notre bébé. J’ai un peu peur de la laisser seule pour la première fois, elle n’est encore qu’un nouveau né, mais le fait de savoir que c’est mon amie, mère de quatre enfants me rassurent par la même occasion.
C’est la main caressante de Harm qui me fait émerger. La fenêtre est ouverte même si nous sommes en plein mois de décembre. Le temps à San Diego est très perturbant au départ. Quand on passe dix ans à lutter contre la neige quatre à cinq mois de l’année à Washington, passer Noël sur la terrasse change.
Je m’éveille en m’étirant comme un chat et il en profite pour m’embrasser. J’aime ces petites attentions, mais au fond de moi, je ne me sens pas à l’aise. Il ne tente plus de passer sa main sous mon tee-shirt. Il sait que je me raidis instantanément.
_Bonjour Mme Rabb, souffle-t-il au creux de mon oreille
Je m’esclaffe.
_J’aime le son de ça, ajoute-t-il.
_Je l’apprécie aussi, lui répondis-je.
Nos langues se mêlent dans un baiser passionné. C’est le moment que Megan choisit pour nous déranger.
_ Elle pourrait pas laisser son papa profiter de sa maman, me demande Harm entre deux bisous.
Je lui donne une tape sur l’épaule.
_ Haaarrmm, comment parles-tu de notre fille ? Elle a faim c’est tout.
_ Je plaisante Sarah…Elle a faim, comme sa mère je suppose.
Il me fait un clin d’œil qui suggère beaucoup.
Le reste de la journée se déroule parfaitement. Le petit déjeuné a été l’un des plus animés que nous ayons eu. AJ Junior, James et leurs parents se chamaillent toujours. Les petits ont des expressions qui nous font mourir de rire, et ils prennent un malin plaisir à nous faire tourner en bourrique. Malgré leurs disputes répétées, les deux frères sont complices comme cul et chemise, et Jimmy suit les traces de son aîné. Il a une répartie à couper le souffle.
La matinée est passée très vite. Nous avons fait les courses avec Harriet pendant que les hommes gardaient les enfants.
Bien sûr, Harriet n’a pas pu s’empêcher de me faire entrer dans un magasin de vêtements pour que je m’achète une robe « spéciale » pour le rendez-vous amoureux prévu ce soir. Je ne voulais pas trop, mais finalement je me suis laissée entraîner et j’ai retrouvé l’envie de faire du shopping. Harriet a su très bien me rassurer sur mon apparence. En sortant des cabines d’essayage, j’ai hésité à me regarder dans un miroir, puis j’ai pris un certain plaisir à voir que je n’avais pas changé tant que ça finalement. Après plusieurs hésitations, j’ai choisi une robe verte au décolleté plongeant et au dos nu. Mon amie n’a pas cessé de sourire. Nous avons ri énormément, et en rentrant je suis d’une humeur joyeuse.
Ce contact entre femmes me manque plus que je n’ai pu l’imaginer.
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Je suis dans la salle de bain, et me prépare. Dans quelques minutes, je serai en tête à tête avec mon homme. J’enfile ma nouvelle robe, passe de l’eau dans mes cheveux pour remettre quelques m èches rebelles à leur place et je mets une touche de parfum. Meg est en bas entrain de prendre son biberon avec Bud. Mon mari est déjà prêt, il doit mettre lui aussi les ultimes touches à son apparence. Je me sens stressée, j’ai le cœur qui palpite comme au premier rendez-vous. J’ai une bouffée de chaleur. Je crois que finalement, je suis plus excitée que je ne le pensais, et retrouver Harm n’est pas une mauvaise idée. Je ne sais pas ce qui s’est passé cet après-midi, mais Harriet ’a fait retrouvé confiance. Mon horloge interne me dit qu’il est temps que je sorte de cette pièce. J’ouvre la porte, et l’air frais qui envahit la maison me fait frissonner. J’entends Bud parler à mon époux, et Harriet qui joue avec les enfants.
J’aime entendre leurs rires. J’attrape mon sac posé sur le bord du lit dans la chambre et j’entame la descente des escaliers.
J’entre dans le salon.
_ Je suis prête.
Harm se retourne. Il est beau. Il a mis ma chemise préférée, la bordeaux, assortie à un costume noir.
Nos regards se croisent, et je vois dans ses yeux cette petite flamme qui me fait plaisir. Sans être subjectif, je crois qu’il me dévore.
Harriet rompt le silence, après un clin d’œil à son mari.
_ Allez-y vous aller finir par être en retard.
Chacun sort de sa torpeur. Harm s’approche et entrecroise nos doigts délicatement. J’appuie mon épaule contre son bras.
Meg gazouille dans les bras de notre ami.
_ Harriet, vous avez nos numéros de portable, celui du médecin est accroché sur le frigo, il y a deux biberons de prêts et..
_ STOP, Mac ! C’est bon, je sais tout ça, Harm me l’a déjà dit. Allez, allez, zou…
Elle gesticule ses bras pour nous faire partir.
Je jette un dernier regard sur ma fille qui est étincelante.
Sur le seuil, alors que je viens de refermer la porte d’entrée, les mains de Harm entoure ma taille et il me serre contre lui.
_ Tu es tellement belle…
Son timbre de voix me fait frémir.
_ Merci. Mais j’avoue que tu t’es surpassé toi aussi.
Nos lèvres se rencontrent pour un chaste baiser.
_ Cette soirée est la nôtre, Sarah.
Nos fronts sont collés l’un à l’autre. Nous nous dirigeons vers la voiture pour qu’il m’emmène là où il a réservé.
Dans la voiture, l’autoradio marche. La main sur la boule du levier du manche du levier de vitesse, il est imperturbable. Au moment où je baisse les yeux, je m’aperçois qu’il a un mouvement d’hésitation. Je le regarde, passe ma main sur sa nuque, et le caresse. Mon autre main prend la sienne, et comme pour lui montrer que rien n’est interdit et qu’il n’a pas à douter, j’accomplis entièrement le geste réfréné. Je place sa paume délicatement sur ma cuisse. Le contact est chaud. Harm détourne son regard de la route et me sourit. Il est content, je le sais rien qu’à la brillance de ses yeux. Quant à moi, pour l’instant tout va bien. Je ne me fais pas violence pour lui faire plaisir. Non, j’ai envie tout comme lui de recouvrer notre complicité, ses petits gestes qui deviennent insignifiants lorsqu’on en prend l’habitude, mais qui pourtant sont loin d’être à ignorer.
Tout à coup la voiture s’arrête. Nous sommes aux abords d’une plage.
_ C’est ici que nous dînons ? demandai-je.
_ Oui, souffla-t-il.
Il détache sa ceinture puis se penche vers moi pour capturer les lèvres.
_ Tu aurais préféré dans un restaurant ?
Au son de sa voix, il est inquiet. Je trace du bout du doigt les petites rides sur son visage et frôle les bords de ses lèvres.
_ Non, c’est très bien, chéri. Je te fais confiance.
Nous sortons du 4x4, marchons dans le sable mains dans la main. Au bout de quelques minutes, je découvre quatre flambeaux plantés dans le sable, une grande nappe posée à même le sol, et un homme qui se tient dans l’ombre. Il s’avance et nous y amène.
_ Prenez place, Madame, Monsieur. Le dîner vous serra servi dans une dizaine de minutes.
_ Merci, ajoute Harm.
J’observe.
_ Tu resteras toujours un grand romantique, lui dis-je en riant.
_ Oui, je plaide coupable !
Je m’assieds, lui aussi, et nous regardons un instant les remous de la mer. La douce musique qu’il en découle apaise et détend.
Le serveur nous tire de notre rêverie. Il dépose les entrées. Harm attrape une fourchette, pique un bout de carotte qu’il mange. Je lui prends un morceau de ce qu’il a dans son assiette, plante mon regard dans le sien, et mange suavement ce que j’ai au bout de mon ustensile. Il me sourit, s’approche, et attrape mes lèvres une nouvelle fois. Sa langue essaie de se frayer un chemin et j’accepte volontiers son bisou.
Il lâche sa fourchette qui tombe bruyamment et nous rions toujours suspendus aux lèvres de l’un et de l’autre.
Le dîner est merveilleux. Nous parlons de tout et de rien. Et indéniablement, la conversation dérive. Nous évoquons nos erreurs du passé, nos faux-pas pour arriver au présent. C’est le sujet épineux. Je sais qu’il a besoin de savoir, de comprendre pourquoi.
_ Tu penseras ce que tu voudras, chérie, mais je commence à devenir fou de ne plus pouvoir te toucher. Je sais qu’il est tôt, que ça ne fait qu’un mois que Meg est née…
Il baisse les yeux.
_ Je suis tellement égoïste..
_ Chuuttt
Je place mon index sur ses lèvres. Ca me brise le cœur qu’il se sente coupable de quelque chose alors que le problème vient de moi.
Il happe mon doigt et le suce délicatement. Sa salive tiède me donne un frisson. Le cadre est idyllique, il est romantique et je me sens revivre.
Nous nous levons au même moment. Lui et moi pensons à la même chose. Je passe mon bras sous le sien et nous nous tenons par la taille. Nus pieds, nous marchons dans la mer fraîche. Les vagues qui s’échouent viennent fouetter nos peaux.
Je lui explique ce que je ressens bien que je ne puisse lui donner de véritable réponse à ses questions.
Il m’écoute attentivement comme toujours. J’avais imaginé Harm attentionné à l’époque où nous n’étions pas encore ensemble. Dans mes rêves les plus profonds, c’était un grand romantique-sentimental. Je ne m’étais finalement pas trompée. Mais je suis convaincue qu’il sait être un homme, un vrai.
_ Je t’aime Sarah, conclue-t-il.
Je prends sa main dans la mienne.
Nous avons tout laisser en plan sur la plage, et de retour dans la voiture, il conduit en dehors de la ville.
_ Où allons-nous ?
_ J’ai loué une petite maison sur la marina au sud de San Diego.
_ Pour ? ajoutai-je d’un ton coquin.
Je me retrouve.
_ C’est une autre surprise….
A suivre....